La vaccination ne sera plus utilisée comme subterfuge, promettent les États-Unis

Les États-Unis ont pris en début de semaine l’engagement de ne plus avoir recours au subterfuge de campagnes de vaccination à des fins d’espionnage. Ils avaient notamment utilisé ce moyen pour tenter de localiser Oussama ben Laden.

La porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Caitlin Hayden, l’a affirmé : la décision a été prise en août 2013 par le directeur de la centrale américaine du renseignement (CIA) John Brennan. « La CIA n’utilisera pas les programmes de vaccination à des fins opérationnelles » d’espionnage.

En outre, la CIA « ne cherchera pas à obtenir ou exploiter de l’ADN ou d’autres éléments génétiques acquis lors de tels programmes », a précisé Mme Hayden à l’AFP, en soulignant que « cette politique s’applique dans le monde entier, aux Américains comme aux Non-Américains ».

Cette révélation intervient alors que les campagnes de vaccination au Pakistan et en Afghanistan ont été visées par des insurgés talibans qui les soupçonnent de couvrir des opérations d’espionnage. De fait, la CIA avait cherché à confirmer la présence d’Oussama ben Laden au Pakistan en prélevant de l’ADN lors d’une fausse campagne contre l’hépatite.

Attaques meurtrières contre les vaccinateurs

L’agence d’espionnage avait recruté le Dr Shakeel Afridi, chirurgien pakistanais, afin de mener une fausse campagne de vaccination à Abbottabad, ville où se cachait le chef d’Al-Qaïda et sa famille, ce qui avait permis de prélever leur ADN.

Condamné en 2011 à 33 ans de prison non pour cette fausse campagne mais officiellement pour ses liens présumés avec un groupe islamiste, le Dr Afridi devait être rejugé. Ses ennuis ne se sont pas arrêtés là puisque quelques mois plus tard, il était inculpé de meurtre accusé par une mère d’avoir provoqué la mort d’une enfant à la suite d’une appendicectomie.

Depuis un an et demi, les campagnes de vaccination et les vaccinateurs au Pakistan, pays touché par une grave épidémie de polio pour laquelle l’organisation mondiale de la santé a décrété un état « d’urgence de santé publique de portée globale », sont la cible de groupes armés (56 morts depuis décembre 2012).