Le projet de loi sur la consommation qui permet la vente des tests de grossesse en dehors des officines et qui a été voté par le Parlement en décembre dernier continue à susciter désapprobation et réticence de la part des pharmaciens. Après les syndicats (Fédération des syndicats pharmaceutiques français et Union des syndicats des pharmaciens d’officines) qui s’étaient largement exprimés au moment des discussions parlementaires, c’est au tour de l’Académie nationale de pharmacie d’affirmer son profond désaccord et de demander « le maintien de la vente exclusive des autotests de grossesse dans le circuit officinal ».
Les tests de grossesse« sont parmi les dispositifs médicaux de diagnostic in vitro en libre accès, ceux pour lesquels le conseil du pharmacien est le plus précieux », expliquent les académiciens dans un communiqué.
Les femmes très jeunes et précaires
L’Académie considère que les arguments sur lequel repose cette loi sont « non seulement fallacieux mais dangereux pour la santé publique, plus particulièrement pour les femmes très jeunes en désarroi ou en situation précaire ».
Pour cette population, l’Académie considère que l’information sur la notice et l’emballage ne peut suffire pour garantir la sécurité de l’usage de ces tests - une information personnalisée s’impose. Elle rappelle qu’un risque de test faussement négatif existe si l’examen est pratiqué trop précocement avec pour conséquence, « une découverte tardive de la grossesse et le recours à un avortement, beaucoup plus lourd psychologiquement et coûteux ».
En dehors de cette population particulière, l’achat de tests se fait pour toutes les femmes « dans une période d’incertitude qui appelle un conseil et une réponse aux questions et aux angoisses en cas de test positif », ajoute l’Académie.
La perte d’un interlocuteur « professionnel de santé et de terrain » est donc, selon l’Académie, un « recul important » en matière de santé publique qui en conséquence, demande « le retour aux dispositions antérieures ».
La loi sur la consommation a été adoptée définitivement par l’Assemblée nationale le 13 février dernier. Une saisine du Conseil constitutionnel a été déposée par au moins 60 sénateurs et 60 députés le 17 février.
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