« Pour la première fois, la prévention, notamment auprès des jeunes, est officiellement prise en compte dans le projet de loi relatif à la politique de santé », se réjouit l’Académie nationale de médecine qui salue là « un pas important ». Toutefois, l’Académie n’en reste pas là car, selon elle, il y a urgence. Et d’énumérer les données inquiétantes de la santé chez les jeunes. L’alcool « reste la première cause de mortalité évitable » dans cette population. « À 17 ans, 68 % des jeunes ont déjà fumé (25 % à 13 ans) et près de la moitié fument régulièrement (15 % à 13 ans, 34 % à 15 ans) », poursuit l’Académie. Sans compter la consommation de cannabis qui est en France la plus élevée d’Europe. C’est aussi le pays européen le plus touché par le suicide des jeunes (40 000 adolescents tentent de se donner la mort chaque année). Les conduites à risque concernent un pourcentage élevé de jeunes : 18 % des collégiens en 3e et en 4e ont eu des rapports non protégés et 8 % de grossesses non prévues surviennent chez les 15-17 ans.
« En attendant que la loi soit adoptée et parce qu’il est impératif de ne pas en rester encore une fois au stade de projets », l’Académie tient à souligner que « plusieurs mesures prioritaires doivent être prises d’urgence car les comportements à risque sont de plus en plus dangereux et les adolescents concernés de plus en plus nombreux », prévient l’Académie.
Addictions, comportements à risque, troubles nutritionnels
L’Académie recommande dans l’urgence de mettre en place un certain nombre de mesures. Contre les addictions, elle préconise l’application effective et ferme des lois, décrets et circulaires existants « afin d’éviter que les jeunes deviennent dépendants au risque d’hypothéquer lourdement leur avenir d’adulte, au plan sanitaire et social, notamment du fait des troubles psychocomportementaux qu’elles génèrent ». Les parents, les enseignants et les professionnels de santé doivent apprendre à les reconnaître afin de recourir le plus précocement possible aux pédopsychiatres et psychothérapeutes.
Des actions doivent aussi être prises dans l’immédiat pour prévenir les comportements sexuels de plus en plus précoces, en contrebalançant l’influence des sites Internet pornographiques et/ou violents, à l’origine d’actes intolérables (viols, grossesses non désirées, IVG à répétition). Même chose pour les troubles nutritionnels dus à un abus d’aliments gras, salés, sucrés conduisant au surpoids et à l’obésité, cause majeure de diabète de type 2.
Parcours de prévention
L’Académie fait en outre d’autres recommandations qu’elle juge prioritaires : l’éducation thérapeutique qui doit, selon elle, commencer dès l’école primaire et se poursuivre tout au long de la scolarité ; la création d’un service de santé scolaire sous l’égide du ministère de la Santé en renforçant la médecine scolaire par une réforme du statut et du traitement des médecins et infirmiers ; la mise en place d’un parcours de prévention (information dès l’âge de 10 ans sur les conduites à risque, consultations pluridisciplinaires gratuites à 10, 14 et 18 ans). Parmi les autres mesures du rapport, l’Académie insiste sur la promotion et la surveillance des vaccinations ou encore sur la promotion des activités physiques et sportives contrôlées.
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