L’Académie nationale de médecine s’insurge contre l’utilisation des images de sportifs pour la promotion des cabines de bronzage. « La communauté médicale et scientifique dans son ensemble réitère depuis plusieurs années ses avertissements et fait part de ses inquiétudes aux autorités de notre pays », souligne l’Académie qui, une nouvelle fois, rappelle que l’exposition aux rayons ultraviolets A ne s’accompagne d’une pigmentation de la peau que si elle est importante et déjà à l’origine d’altérations cellulaires.
L’objet du courroux des Académiciens, une campagne de promotion de l’enseigne Point soleil qui s’est associée aux athlètes du cercle des Nageurs de Marseille qui compte plusieurs médaillés aux Jeux Olympiques de 2012 dont le champion du 50 m Florent Manaudou. « Au hasard d’une séance de bronzage en cabine, la clientèle du centre Point Soleil de Marseille Grand Littoral pourra désormais croiser l’un des nageurs marseillais », explique le site Internet du centre.
Nageurs et footballeurs
Les professionnels du bronzage « se sentent protégés par la réglementation actuelle qui leur donne toute liberté pour franchir en toute impunité une étape supplémentaire dans leur campagne de désinformation conduisant irrémédiablement à l’augmentation de la prévalence du mélanome », déplorent les Académiciens. Ils citent également le cas des joueurs de football de Manchester United qui, pour compenser le manque de soleil durant l’année, utilisent des cabines de bronzage installées dans leur vestiaire à raison de 3 séances par semaine. Cette pratique qui a été rapportée dans une étude publiée par des universitaires de la Havard Business School de Boston, serait prête à être adoptée par d’autres entraîneurs des plus grandes équipes de football.
Infiltration
« En s’infiltrant dans le monde du sport, comme à une certaine époque le lobby du tabac, les professionnels du bronzage se donnent ainsi à peu de frais une image positive de jeunesse, de performance et d’apparente bonne santé », regrettent les Académiciens. Et ils martèlent : « Promouvoir, notamment auprès des jeunes les plus influençables... une pratique classée comme notoirement cancérigène, notamment par le Centre international de recherche contre le cancer de l’OMS (CIRC) est une dangeureuse imposture. » L’Académie demande, comme pour le tabac et l’alcool, l’interdiction de toute publicité pour cette pratique nocive dénuée de tous les bénéfices revendiqués par ceux qui la diffusent. « L’apport de vitamine D active n’est pas lié à l’action des UVA et peut facilement se faire par voie orale », « l’exposition ne s’accompagne ni d’une pigmentation ni d’un épaississement de l’épiderme qui participeraient à une protection efficace de la peau » et « les UVA n’ont aucune utilité dans le traitement de la dépression saisonnière », pour laquelle « seule la luminothérapie peut avoir une certaine efficacité », précisent les Académiciens.
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