« PRÉVENIR les crises de couple » entre la ville et l’industrie. Tel est l’objectif (ambitieux) du forum lancé par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Lyon, la ville de Pierre-Bénite et le Grand Lyon, avec le soutien des industries de la chimie et de la Région Rhône-Alpes. Un forum prévu au sein même d’une agglomération considérée comme un carrefour du risque technologique en France ! Ces aléas technologiques sont liés à la présence d’unités de production et de stockage, principalement des secteurs de la pharmacie, de la chimie et de la pétrochimie situés dans la « Molécules vallée », soit 23 établissements recensés comme à risque « seuil haut » au titre de la directive Seveso, 9 établissements « seuil bas » et une quarantaine d’établissements qui ne relèvent pas de la directive mais sont catalogués « à risques », par la direction régionale de l’Environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL). C’est toutefois la gare de la Part-Dieu, où transitent des tonnes de matières dangereuses entre TVG et TER, qui serait le lieu le plus à risque, d’après le président de la CCI, Philippe Grillot. Les 134 accidents industriels – et 92 liés au transport de matières dangereuses – recensés dans l’agglomération entre 1900 et 2000, dont l’explosion de la raffinerie de Feyzin en janvier 1966, ont chaque fois rappelé que ces installations pouvaient mettre en jeu la vie des habitants. D’ailleurs, la loi du 30 juillet 2003, promulguée à la suite de l’explosion de l’usine AZF en septembre 2001, a instauré des Plans de prévention des risques technologiques (PPRT), outils de gestion du territoire autour des sites Seveso à seuil haut.
Négociations
À ce jour, en Rhône-Alpes, seulement 2 PPRT ont été approuvés, et 37 prescrits sur les 50 attendus. Ce qui a notamment changé avec cette loi, « c’est que les collectivités territoriales sont devenues des acteurs de la négociation », EXPLIQUE Serge Tarassioux maire de Pierre-Bénite et co-organisateur du Forum. Or, ces « acteurs » se retrouvent entre le marteau et l’enclume, autrement dit entre l’activité économique et ses aléas. Pierre-Bénite, commune de 9 935 habitants qui compte une trentaine d’entreprises de taille, ainsi que le pôle de compétitivité Axelera en chimie-environnement, s’est « construite autour de l’industrie », a souligné son maire. Philippe Grillot a, quant à lui, rappelé que la « Molécules vallée » représente 12 000 emplois. Une éventuelle délocalisation d’activités jugées trop dangereuses serait aussi catastrophique, mais d’un point de vue économique.
Au travers de ce premier forum, « nous devons donc travailler sur l’acceptabilité du risque », plaide le président de la CCI. Paradoxalement, ni médecin du travail, ni professionnel de santé n’ont été invités à participer. L’aspect sanitaire « est un axe de réflexion que nous développerons lors d’un prochain forum », assure Philippe Grillot. Au regard de l’actualité japonaise, les organisateurs ont visiblement préféré ne pas aborder cette question sensible, dès la première édition d’un forum que la région Rhône-Alpes souhaiterait voir réédité chaque année.
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