L’Association française de lutte anti-rhumatismale dénonce le déremboursement annoncé des traitements anti-arthrosiques d’action lente et de la visco-supplémentation par acide hyaluronique. La Haute Autorité de santé a en effet conclu à un service médical rendu faible et demandé le remboursement de ces traitements. L’AFLAR assure ne pas contester l’avis de la HAS mais demande au ministre des Affaires sociales et de la Santé de constituer préalablement au déremboursement, « un groupe de travail sur l’impact des reports de prescription ».
Au début de la semaine, l’association a remis au ministère une pétition dans ce sens qui a déjà recueilli en ligne plus de 60 000 signatures. La pétition est également proposée dans les cabinets de rhumatologie et des médecins du sport.
Qualité de vie des patients
Les anti-arthrosiques d’action lente (dits AASAL) et la visco-supplémentation par acide hyaluronique dans l’arthrose du genou, « soulagent les patients avec un très bon profil de tolérance et une efficacité faible à modéré », indique l’association. S’ils étaient déremboursés, « les malades arthrosiques n’auront plus d’autre solution que de se tourner vers des traitements plus chers et plus dangereux » comme le paracétamol et les AINS.
L’AFLAR affirme redouter « un surcoût massif pour l’assurance-maladie » et agite le spectre d’une augmentation des complications et d’une baisse de la qualité de vie des patients. L’AFLAR estime qu’un déremboursement hâtif, « qui ne s’accompagnerait pas de recommandations claires destinées aux prescripteurs et aux patients, fait courir un risque aigu de pharmacovigilance. Il se traduirait par plusieurs milliers de cas graves provoqués par des effets indésirables, voire des décès ».
Hausse des inégalités
Autre argument évoqué : le nombre de poses de prothèses, deux fois moins élevé en France que dans beaucoup d’autres pays économiquement comparables. « Les déremboursements remettraient probablement en cause cette proportion. On rappelle que le coût global de pose d’une prothèse de genou en France, en 2010, est de 11 961 euros », poursuit l’AFLAR. L’augmentation des coûts augmenterait l’inégalité sociale face à l’arthrose qui touche particulièrement les populations les moins favorisées.
« Nous voulons conserver une prise en charge médicale de l’arthrose, qui permet de mieux traiter les patients à moindre coût et sans risque. L’abandonner, c’est reculer de 30 ans la prise en charge de l’arthrose et laisser 10 millions de malades orphelins de traitement et de prise en charge, en ouvrant grand la porte à une médecine à deux vitesses. L’abandonner, c’est sans aucun doute voir exploser les surcoûts liés au transfert de prescriptions et aux nombres de prothèses posées, sans compter les risques majeurs que nous ferons courir aux patients. L’abandonner, c’est détruire le modèle français de prise en charge de l’arthrose », résume le Dr Laurent Grange, président de l’AFLAR.
L’annonce d’un prochain déremboursement des traitements a mobilisé la communauté des rhumatologues. Le Collège français des médecins rhumatologues (CFMR) ou encore le Syndicat national des médecins rhumatologues (SNMR).
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