Les chercheurs en charge de l’étude NutriNet Santé - projet débuté en mai 2009 - lancent, dans le cadre de la cohorte NutriNet-Santé, un volet spécifique sur la consommation des aliments issus de l’agriculture biologique et leur impact nutritionnel, économique, environnemental et toxicologique.
L’étude devrait concerner au moins 100 000 internautes (dont 50 000 consommateurs de produits « Bio ») suivis dans le cadre de l’étude NutriNet-Santé. Plusieurs critères seront analysés à la loupe dont les profils sociodémographiques, psychologiques et économiques, mais aussi, les motivations des différents consommateurs à l’égard de la durabilité de l’alimentation.
L’étude devrait permettre d’estimer l’apport en contaminants et l’impact environnemental des modes alimentaires liés à la consommation de produits issus de l’agriculture biologique.
Statut nutritionnel et toxicologique
Le statut nutritionnel (vitamines et minéraux), le statut toxicologique (résidus de pesticides) et le métabolisme urinaire (signatures métaboliques des aliments consommés) seront également étudiés. Cette étude aura enfin pour objectif de préciser les relations entre la consommation d’aliments « Bio » (ou non) et la santé, mais aussi le risque de survenue de maladies chroniques (cancer, obésité, maladies cardiovasculaires, diabète...).
Pour mener à bien le nouveau protocole BioNutriNet, les personnes déjà incluses dans l’étude NutriNet-Santé ou qui le seront dans le futur, seront interrogées, en plus des questionnaires habituels posés via le site www.etude-nutrinet-sante.fr, sur leur consommation ou non d’aliments « Bio » (fréquences et quantités). Des données seront régulièrement collectées sur la santé des participants, la mortalité globale et les causes de décès.
Des résultats préliminaires
Dans un protocole préliminaire réalisé dans le cadre de l’étude NutriNet-Santé, l’attitude et la fréquence de consommation de 18 produits « Bio », dont 16 aliments, ont déjà été évaluées. Les résultats portant sur un sous-échantillon de plus de 50 000 nutrinautes adultes**, ont montré que les produits « Bio » sont globalement perçus comme meilleurs pour la santé (69,9 %) et pour l’environnement (83,7 %) mais « trop chers » (51 %).
Les non consommateurs de « Bio » (35 %) se répartissent en 3 groupes : ceux qui manquent d’intérêt pour ces produits, ceux qui les évitent et ceux qui estiment que leur prix est trop élevé. Deux types de consommateurs ont été identifiés : les consommateurs occasionnels (51 %) et les réguliers (14 %). Ces derniers ont un niveau plus élevé d’éducation et sont physiquement plus actifs. Leurs choix alimentaires tendent plus vers des produits végétaux, peu raffinés : plus de fruits, de légumes, de légumes secs, de fruits à coque, d’huiles végétales, de céréales complètes, mais moins de boissons sucrées ou alcoolisées, de charcuteries et de fast-food.
Des choix en accord avec le PNNS
Leur alimentation globale est plus proche des recommandations du PNNS. Quant aux consommateurs occasionnels, leurs données sont intermédiaires entre les deux groupes précédents. « Avec le nouveau protocole BioNutriNet, nous voulons aller plus loin : préciser les déterminants de la consommation ou non-consommation d’aliments "Bio" et les effets sur la santé. Nous souhaiterions notamment savoir si ces effets sur la santé sont dus aux produits "Bio" ou plutôt au fait que les choix alimentaires de ces consommateurs sont en accord avec les objectifs du PNNS », précise le Dr Emmanuelle Kesse, directeur de recherche à l’INRA.
Enfin, le lancement de cette nouvelle étude est l’occasion pour les chercheurs de lancer un nouvel appel pour recruter plus de volontaires majeurs (consommateurs de « Bio » ou non). Quelque 259 000 internautes sont déjà inscrits dont 35 000 personnes consommant des produits « Bio », l’objectif étant d’atteindre 50 000 consommateurs de « Bio ».
*Le financement pour la mise en place de BioNutriNet est assuré par l’Agence Nationale pour la Recherche ALID « Systèmes Alimentaires Durables ». Les premiers résultats de l’étude devraient être dévoilés avant l’été.
**Kesse-Guyot E ; Péneau S et al, Profiles of organic food consumers in a large sample of French adults : results from the NutriNet-santé cohort study. PloS One. 2013 8(10):e76998.
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