L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) lance un nouvel appel à projet sur les radiofréquences, intitulé « caractérisation des expositions et étude de l’électrohypersensibilité », dans le cadre de son programme national de recherche Environnement, santé, travail (PNR-EST), signe de la persistance de son engagement sur cette question scientifique qui fait débat.
L’ANSES y travaille depuis 2011, date du transfert des compétences de la Fondation Santé et Radiofréquences, à travers un groupe de travail permanent « radiofréquences et santé », composé d’une douzaine d’experts scientifiques chargés d’analyser les nouvelles publications, et un comité de dialogue réunissant scientifiques et associatifs. Cet appel à projet fait suite à un premier, dont le bilan avait été rendu public en septembre 2012. Il est alimenté par les produits de la taxe sur les émetteurs radiofréquences, qui s’élèvent chaque année à 2 millions d’euros, ainsi que par d’autres financements publics (ADEME, AVIESAN, ONEMA...).
Les chercheurs sont invités à se concentrer sur trois thèmes : les approches novatrices de l’hypersensibilité électromagnétique (recherche sur les liens de causalité, les mécanismes, les facteurs de vulnérabilité, les mesures thérapeutiques), la métrologie des champs électromagnétiques, et la caractérisation des expositions (indicateurs, quantification des expositions individuelles, recherches de biomarqueurs d’exposition).
Satisfaction des associations
Le collectif des électrosensibles de France et l’association nationale Priartem ont salué ce nouvel appel à projet. « Les questions à la recherche sont concrètes et répondent à nos attentes », estime Manuel Hervouet, cofondateur du collectif. Les associatifs se félicitent du dialogue avec les scientifiques. « Des équipes de chercheurs se sont déjà tournées vers nous pour aborder le problème de façon pertinente, en prenant en compte les spécificités de l’hypersensibilité électromagnétique. Beaucoup trop d’études ont été conçues sur une approche inadaptée, caricaturale ou biaisée, et ont ainsi conclu que les troubles seraient psychosomatiques », explique Sophie Pelletier, en charge de la veille scientifique au Collectif.
La présidente de Priartem Janine le Calvez a aussi souligné l’ouverture de l’ANSES, qui permettra « de rétablir la confiance entre la société civile et la recherche sur ce sujet particulièrement sensible ».
Les associations perçoivent enfin une « prise de considération » de l’hypersensibilité électromagnétique dans les travaux de l’ANSES ainsi que dans l’attitude du ministère de la Santé. Reçues le 27 juin par le conseiller en charge de la sécurité sanitaire au cabinet de Marisol Touraine, Jérôme Salomon, elles disent s’être senties « entendues », notamment sur les critiques qu’elles émettent sur l’étude multicentrique pilotée par le service de pathologie professionnelle du groupe Cochin-Broca-Hôtel Dieu, et sur leur demande de saisine de l’institut national de veille sanitaire en vue d’une étude de la prévalence et de l’incidence.
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