L’ANSES publie des recommandations pour réduire le risque sanitaire lié au bitume

Publié le 11/09/2013
1378918584453229_IMG_110583_HR.jpg

1378918584453229_IMG_110583_HR.jpg
Crédit photo : AFP

Saisie en 2008 par la Fédération nationale des salariés de la construction - Confédération générale du travail, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, alimentation, environnement, travail (ANSES) a produit une expertise sur les risques sanitaires liés aux bitumes, ces résidus de raffinage du pétrole utilisés dans les revêtements routiers en guise de liant.

Mélanges de plus de 10 000 composés chimiques, parfois enrichis d’un ou plusieurs additifs, ils sont irréductibles à un seul profil type de composition. Leurs utilisations, différentes et multiples, peuvent induire une exposition directe des travailleurs aux bitumes et surtout à leurs émissions qui, de même, varient en fonction des procédés mis en œuvre (particules dans l’air, vapeurs, et gaz).

L’exposition des travailleurs aux bitumes prend différentes voies : respiratoire, cutanée et orale. En raison de limites liées à la métrologie atmosphérique et cutanée, l’évaluation des expositions des travailleurs n’est pas harmonisée.

Néanmoins l’ANSES souligne des effets sanitaires à prendre en compte, à commencer par le potentiel cancérogène. D’après le centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l’exposition aux bitumes oxydés lors des travaux d’étanchéité est classée comme cancérogène probable, et celle aux bitumes lors de la pose d’enrobés ou de travaux d’asphaltage, cancérogène possible.

Des effets respiratoires (asthmes, bronchites chroniques) sont aussi à considérer, ainsi que des effets cardio-vasculaires et immunotoxiques.

L’ANSES estime qu’il n’est pas possible en l’état actuel des connaissances de tirer des conclusions définitives sur les effets cutanés de l’exposition aux bitumes.

Mieux connaître et prévenir

Concluant à l’existence d’un risque sanitaire de l’exposition des travailleurs aux liants bitumeux, l’ANSES émet plusieurs recommandations. Elle estime d’abord que devraient être réduites les expositions à ces produits, grâce à des mesures de prévention collective et d’adaptation de l’organisation du travail. Les fumées émises devraient être diminuées, tout comme l’impact de la chaleur et la co-exposition aux produits bitumeux et au rayonnement solaire.

L’agence propose une classification harmonisée des bitumes en lien avec leurs effets respiratoires, selon le règlement européen.

Enfin, l’ANSES insiste sur l’importance d’une surveillance étroite des émissions potentiellement dangereuses pour les travailleurs alors que la majorité des travaux routiers concernent aujourd’hui la rénovation du réseau existant.

 COLINE GARRÉ

Source : lequotidiendumedecin.fr