Les Français ne consomment pas assez de fibres. Seulement un homme sur deux et une femme sur trois suivent les recommandations nutritionnelles, selon les résultats d’une nouvelle étude réalisée à partir de la cohorte NutriNet-Santé. Le PNNS recommande de consommer des féculents « à chaque repas selon l’appétit » soit 3 à 6 portions par jour.
Le recueil via Internet des apports alimentaires de 80 209 participants montre que Français ont une mauvaise image des féculents, riches en glucides complexes mais accusés de faire « grossir ». Pourtant une augmentation de la consommation de féculents permet, grâce à leur pouvoir rassasiant, d’éviter les abus de sucres rapides et de lipides consommés pour calmer les fringales. Les féculents contribuent également aux apports en vitamines, en minéraux et en fibres, bonnes pour la santé.
35% des hommes, 65% des femmes concernés par les carences
Plus de 35 % des hommes et 65 % des femmes ont des apports en féculents inférieurs aux recommandations nutritionnelles. Les féculents contribuent à hauteur de 75 % des apports en glucides complexes dans les deux sexes et à 34 % des apports de fibres chez les femmes et 39 % pour les hommes. Ils apportent 21,5 % des apports totaux en vitamine B1, 20 % des apports en vitamine B6 et 16,5 % des apports en vitamine B9 (folates). Ils représentent 21 % des apports énergétiques chez les femmes et 23 % chez les hommes.
La consommation insuffisante en fibres explique que les apports en glucides ne représentent que 43 % des apports énergétiques en deçà des 50 % recommandés.
« Les Français n’en mangent pas assez », souligne Emmanuelle Kesse-Guyot du Centre de recherche en nutrition humaine (INSERM/INRA/CNAM/Paris 13) qui a dirigé ce travail. Et « les obèses n’ont pas une consommation plus élevée que les autres », relève-elle. « Respectivement 67 et 61 % des femmes en surpoids et obèses ne mangent pas assez de féculents », note-elle.
Les recommandations sont méconnues.
L’enquête montre également que seulement 22 % des Nutrinautes connaissent la recommandation du PNNS concernant la consommation des féculents. « C’est le repère de consommation le moins bien connu des repères alimentaires du PNNS », notent les chercheurs. En effet, 86 % d’entre eux savent qu’il faut consommer « au moins 5 fruits et légumes par jour », 85 % qu’il faut « du poisson au moins 2 fois par semaine », 74 % des « viandes/poissons/œufs, 1 à 2 fois par jour » et 39 %, « 3 produits laitiers par jour ».
Pour les besoins de l’enquête, les chercheurs ont utilisé des portions standards (une portion = 200 g pour les pâtes, riz ou lentilles cuites, 150 g pour les pommes de terre et 50 g pour le pain) et une norme repère de 3 à 6 portions/jour. Les apports observés ont été de 257 g/j en moyenne (300 chez les hommes et 217 chez les femmes). Parmi les différents féculents, le pain est le principal contributeur (environ 45 %), devant les pommes de terre (20 %), les pâtes (17 %) et le riz (8,5 %). Les céréales complètes (pâtes, riz, pain...) sont encore plus riches en fibres et nutriments. « Du pain complet au petit-déjeuner, des lentilles au déjeuner et du riz complet au dîner peuvent constituer un exemple d’au moins 2, 5 portions/jour », souligne Emmanuelle Kesse-Guyot.
La méconnaissance du repère de consommation du PNNS, l’image « négative » des féculents nécessitent, selon les chercheurs, de mettre en place des campagnes d’information auprès du public pour stimuler la consommation des féculents, notamment chez les sujets souhaitant maigrir qui ont tendance à limiter de manière injustifiée leur consommation.
Pour participer à l’étude NutriNet, les volontaires peuvent s’inscrire sur le site ww.etude-nutrinet-santé.fr. À ce jour, 245 734 internautes se sont déjà inscrits. Les chercheurs en attendent 500 000.
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