Les inspecteurs de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ont rappelé à l’ordre l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, l’encourageant à améliorer la protection de ses employés contre les rayonnements des appareils de radiothérapie et d’imagerie. Cet avertissement résulte de la première inspection dite « de revue » de l’autorité, menée en octobre 2 014 avec des experts de l’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRNS).
Défaut de coordination entre services et formation à la radioprotection insuffisante
Dans une lettre envoyée au directeur de l’hôpital, Serge Morel, et rendue publique mardi, l’ASN constate « un contraste entre, d’une part, des moyens matériels et technologiques importants (...) et, d’autre part, des moyens humains consacrés à la radioprotection insuffisants pour répondre à l’ensemble des exigences réglementaires ». Compte tenu de la taille de la structure (33 hectares), les deux personnes compétentes en radioprotection de l’hôpital seraient dans l’incapacité de répondre à à l’ensemble des tâches réglementaires, selon les inspecteurs.
L’ASN note que la capacité annuelle de formation à la radioprotection des travailleurs (150 personnes) est « inférieure de moitié à ce qu’elle devrait être, compte tenu du nombre de personnels exposés », le suivi médical des médecins serait « non-assuré », l’évaluation des risques et analyses de poste « insuffisamment mise à jour » et les dosimètres insuffisamment portésau bloc opératoire.
Les inspecteurs ont également relevé des difficultés de coordination entre services de soins, unités transversales (radioprotection et radiophysique) et la direction.
Des points positifs
Côté environnement, l’ASN conclu que la réglementation est bien respectée mais que des améliorations restent à réaliser, notamment dans la gestion des déchets et des effluents des installations de recherche.
En ce qui concerne la protection des patients, l’établissement devra « poursuivre ses efforts et les actions engagées ». L’Autorité appelle les radiophysiciens à optimiser les doses délivrées aux patients et à les reporter systématiquement dans les comptes rendus opératoires.
Malgré quelques fragilités, des efforts ont été mis en œuvre par l’établissement au niveau du matériel et des équipements de radioprotection, et l’ASN note « l’excellente préparation » de l’inspection par les services ainsi que l’implication de l’ensemble du personnel de l’hôpital. « Les locaux sont pour la plupart refaits à neuf ou en voie de l’être. (...) Les équipements de protection individuelle ou collective sont variés, adaptés et en nombre suffisant ; des dosimètres sont mis à disposition dans tous les services (...) les contrôles qualité sur l’ensemble des installations sont suivis avec une grande rigueur », notent les auteurs de la lettre.
L’ASN invite l’établissement à engager une réflexion approfondie sur les moyens humains à consacrer à la radioprotection des travailleurs, sur la coordination entre les différents services impliqués, et souligne qu’« elle sera vigilante au respect des engagements pris en fin d’année 2014 sur ce sujet par la direction générale de l’AP-HP ».
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