L’urgentiste de Bayonne Nicolas Bonnemaison a été renvoyé devant la cour d’assises des Pyrénées-Atlantiques pour l’empoisonnement de sept patients en fin de vie, des actes qu’il a assumés, estimant qu’il devait juste mettre fin à des souffrances extrêmes.
En août, le parquet de Bayonne avait requis son renvoi pour huit de ces neuf cas de décès considérés comme suspects. « Les deux juges de l’instruction ont estimé que pour un des patients, l’infraction n’était pas caractérisée », a commenté le procureur de la République de Bayonne, Anne Kayanakis, au cours d’une conférence de presse.
Elle a indiqué qu’il est fait état de l’administration de deux substances dans l’ordonnance de mise en accusation, « le Norcuron et l’Hypnovel », et qu’il n’y aura qu’une seule constitution de partie civile au procès. Elle anticipe une « audience longue », avec des « témoins multiples ». Le procès pourrait se tenir « au second semestre 2014 », selon le procureur. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Un jury populaire
« Le Dr Bonnemaison n’est pas un criminel, c’est un médecin qui a traité les cas de vie avec conscience et bienveillance », a assuré son avocat Me Arnaud Dupin. « Aux assises, c’est là où les questions pourront être tranchées puisque c’est un jury populaire qui va le faire et qui va pouvoir dire si le Dr Bonnemaison a traité les cas en fin de vie avec dignité et humanité », a-t-il indiqué.
Pour les soutiens de l’urgentiste, ce renvoi devant les assises n’est « pas une surprise ». « Il va enfin pouvoir se défendre », a souligné le Dr François Bannier, médecin anesthésiste hospitalier à Bayonne. « C’est important car il va pouvoir enfin mettre une date sur ce procès ainsi qu’une date de fin, une fin heureuse ou malheureuse. Il a enfin son objectif et il va pouvoir s’y consacrer car, la grande difficulté, c’est l’attente », a-t-il estimé.
Le Dr Marie-Pierre Kuhn, médecin anesthésiste hospitalier à Bayonne, a estimé qu’après deux ans d’instruction, « c’est important que les choses avancent » ; « nous continuons à le soutenir », a-t-elle ajouté, rappelant que « 500 médecins ont contesté sa radiation devant le Conseil de l’Ordre national dont 20 agrégés, professeurs d’universités ».
Le Dr Bonnemaison a été radié en janvier de l’Ordre des médecins d’Aquitaine, une décision contesté en appel par le comité départemental de l’Ordre des médecins des Pyrénées-Atlantiques, qui soutenait l’urgentiste. Son comité de soutien rappelle que « 57 702 personnes ont signé une pétition en sa faveur et ces pétitions continuent de courir ».
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