Le Haut Conseil de la Santé publique (HCSP) s ’est prononcé en défaveur de la suppression des rappels décennaux des vaccins contre la fièvre jaune en Guyane, et a plaidé pour l’introduction de la vaccination des nourrissons vis-à-vis des gastroentérites à rotavirus.
Le HCSP s’inscrit en faux vis-à-vis de l’OMS
Dans une note synthèse datée de juillet 2013, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estimait « qu’une dose unique de vaccin amaril est suffisante pour conférer l’immunité protectrice toute la vie ; l’administration d’une dose de rappel n’est pas nécessaire ». Suite à une saisine de la Direction générale de la santé (DGS), le Haut Conseil de la Santé publique (HCSP) vient de rendre un avis sur le sujet dans l’attente d’une possible évolution du Règlement sanitaire international (RSI), dans lequel il se prononce en défaveur de la levée des rappels décennaux. Le HCSP estime en effet que l’OMS s’appuie sur un nombre d’études trop faible, seulement huit en tout, incluant au maximum 300 patients par étude.
Le problème de la traversée des frontières
Il rappelle également que le taux de séroprotection décroît avec le temps chez les individus vaccinés, jusqu’à des taux variant de 60 à 97 % selon les études. L’OMS avait avancé l’argument du risque de réactions anaphylactiques comme des maladies neurologiques ou viscérotropes suite aux piqûres de rappels. Le HCSP répond que de tous les cas notifiés jusqu’à présent ont été observés suite à une primovaccination, et pourraient donc être liés à la virémie « fréquence après primovaccination alors qu’elle n’a jamais été observée lors des rappels ».
Sur un plan plus réglementaire, le HCSP « souligne les difficultés potentielles générées pour les personnes se rendant ou résidant en Guyane qui sont susceptibles de se rendre dans les pays frontaliers de la Guyane (Brésil, Suriname) où il existe une obligation vaccinale incluant les rappels ». Cet avis serait reconsidéré si le RSI venait à évoluer.
Une réévaluation des recommandations de 2010
En 2010, le HCSP s’était prononcé en défaveur de la vaccination des nourrissons de moins de six mois contre les rotavirus. Constatant « l’impact bénéfique, dans les pays industrialisés, de cette vaccination qui réduit le taux d’hospitalisation de plus de 80 % », et des données en faveur d’une immunité de groupe en cas de couverture vaccinale, et l’évaluation précise du risque de survenue d’invaginations intestinales aiguës post-vaccination, le Haut Conseil a changé son fusil d’épaule.
Les auteurs préconisent un schéma vaccinal à deux doses (2 et 3 mois de vie) pour le vaccin monovalent Rotarix et à trois doses (2, 3 et 4 mois de vie) pour le vaccin pentavalent Rotateq. Le HCSP précise cependant que cette vaccination doit se faire sous réserve d’une « politique tarifaire conduisant à des ratios coût/efficacité acceptables ».
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