Le Haut conseil de la santé publique (HCSP) a décidé de suspendre ses recommandations relatives à la vaccination des nourrissons contre les infections à rotavirus, suite à « la notification d’effets indésirables graves, y compris ayant pu entraîner la mort », explique le HCSP dans un avis(document PDF) daté du 21 avril mais publié le 7 mai dernier.
Pour rappel, la vaccination contre les infections aux rotavirus n’est pas inscrite au calendrier vaccinal. En novembre 2013, le HCSP avait recommandé l’introduction de la vaccination contre les infections à rotavirus pour les nourrissons, sous condition que le ratio coût/efficacité soit acceptable. L’avis préconisait la poursuite du suivi renforcé de pharmacovigilance, et suggérait que les professionnels de santé informent systématiquement les parents du risque d’invaginations intestinales aiguës (IIA) associé au vaccin.
Près de 47 cas d’IIA et deux décès
Au 31 octobre 2014, et depuis la commercialisation des deux vaccins, le Rotarix (du laboratoire GlaxoSmithKline) et le RotaTeq (de Sanofi Pasteur MSD), en 2006 et 2007, 508 notifications d’effets indésirables médicalement confirmées ont été rapportées au système de pharmacovigilance, dont 201 graves, pour plus de 1 million de doses vendues – soit un taux de notification de l’ordre de 103,4 cas pour 100 000 nourrissons vaccinés. Parmi ces dernières, 47 cas d’invaginations intestinales aiguës (IIA) ont été signalés, deux ont abouti au décès de bébés. « Du fait de l’évolution défavorable de certains cas rapportés d’IIA (décès, résections) probablement liée à une prise en charge tardive, et ne pouvant exclure que de telles situations se reproduisent, le HCSP suspend la recommandation de vaccination des nourrissons contre les infections à rotavirus en population générale », note le HSCP.
Le HSCP estime que ni la littérature internationale, ni les données épidémiologiques nationales « ne permettent d’identifier des facteurs de comorbidités ou de risques environnementaux » susceptibles de définir une balance bénéfice-risque favorable, pour une population ciblée. « Ceci ne permet donc pas de proposer une stratégie de vaccination sélective, ciblée sur certains nourrissons », note le HSCP.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation