La ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé jeudi le déclenchement du plan d’organisation de la réponse du système de santé en situations sanitaires exceptionnelles (ORSAN) pour faire face à l’afflux de malades. « Plus de 2 millions de personnes ont été touchées par la grippe saisonnière depuis le début de l’épidémie », souligne le ministère. Dans son dernier bulletin, l’Institut de veille sanitaire (InVS) précise que « le nombre de consultations pour syndromes grippaux en médecine ambulatoire augmente mais plus faiblement que les semaines passées. Le pic devrait être proche ». De même, le nombre d’hospitalisations « augmente toujours, surtout chez les personnes de 65 ans et plus ».
« Hôpital en tension »
Le plan ORSAN permet aux agences régionales de santé (ARS) d’assurer une meilleure coordination des acteurs (établissements de santé, professionnels libéraux) et d’identifier les actions correctives nécessaires.
Le ministère rappelle que des instructions ont déjà été adressées aux ARS et établissements de santé en janvier et février et qu’il s’agit aujourd’hui de renforcer les actions déjà entreprises : mobilisation des libéraux pour favoriser au maximum la prise en charge en ambulatoire et du secteur médico-social pour assurer la prise en charge sur place des malades dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Pour renforcer la mobilisation des établissements de santé, y compris les établissements privés, la ministre encourage par ailleurs l’activation des dispositifs « hôpital en tension ». Ce dernier dispositif permet aux établissements de faire face à une situation critique de régulation des urgences hospitalières sans pour autant déclencher « un plan blanc » réservé à un événement exceptionnel à conséquences sanitaires graves. « Ces dispositifs doivent permettre de déprogrammer des activités non indispensables, d’ouvrir des lits supplémentaires, de rappeler des personnels et de renforcer ponctuellement les équipes de professionnels de santé dans les établissements en difficulté », précise le ministère qui salue « l’important travail accompli depuis plusieurs semaines par les professionnels de santé, à la fois en ville pour prendre en charge de très nombreux malades et à l’hôpital pour soigner les cas les plus graves ».
Début de polémique
Marisol Touraine s’est d’ailleurs rendue jeudi soir à l’hôpital Lariboisière à Paris. Elle y a « rappelé l’importance de la vaccination antigrippale, en particulier pour les personnes âgées et le personnel de santé ». Peu avant, l’AMUF, l’association des médecins urgentistes avaient sonné l’alerte. « Une fois de plus les organisations sanitaires regardent les chiffres de saturation des urgences et ne prennent aucune décision », indiquait l’association. De son côté, SAMU-Urgences de France estimait par la voix de son président le Dr François Braun que la « sur-saturation des services d’urgence » était « comparable à celle de l’été 2003 », durant lequel la canicule avait fait 15 000 morts.
Philippe Juvin, eurodéputé UMP, embrayait peu après interpellant la ministre : « Où étiez-vous Madame Touraine pendant cette épidémie ? ». Selon lui, « les services d’urgence sont submergés depuis quatre semaines. Partout en France les patients s’entassent aux urgences. Le nombre d’hospitalisés a été triplé. La grippe frappe, sérieuse, tous les âges et particulièrement les personnes âgées », assène-t-il. Jusqu’ici selon lui, « chaque hôpital et chaque service a dû s’organiser dans son coin sans aucun soutien du ministère. Les besoins en lits d’hospitalisation sont énormes, l’offre est inadaptée et les pouvoirs publics ont observé sans bouger. Plus grave, même les lits de réanimation manquent ».
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