« En examinant les données internationales, on constate une baisse du nombre des appendicectomies dans la plupart des pays, mais celle-ci est plus importante en France », constate une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). Le nombre d’interventions est passé de 162 500 en 1997 à 83 400 en 2012. La France était encore en 1994, le pays où le taux d’appendicectomies était plus élevé que dans tous les pays de l’Union européenne (UE) et de l’OCDE, avec un taux 2,5 fois supérieur à celui des États-Unis, 3,7 fois plus important que celui du Canada ou du Royaume-Uni.
La baisse a débuté dès les années 1980 mais a été particulièrement importante au début des années 2000 (entre 2000 et 2003), de l’ordre de 8 % en moyenne par an, lorsque l’échographie et le scanner sont devenus des examens de référence dans le diagnostic de l’appendicite aiguë. Elle s’est poursuivie depuis, à un rythme annuel de -2,8 % par an entre 2003 et 2012, ce qui permet à la pratique de l’appendicectomie (ou ablation de l’appendice) en France de se rapprocher des autres pays occidentaux.
Pas de hausse des cas graves
Selon les auteurs Philippe Oberlin et Marie-Odile Mouquet, cette forte baisse témoignerait plus d’un changement d’attitude des médecins généralistes, des pédiatres, des chirurgiens mais aussi des familles, vis-à-vis de l’appendicite, plutôt que du seul développement, depuis les années 1990, de l’imagerie préopératoire, tels que l’échographie ou le scanner, qui permettent un meilleur diagnostic, certains cas d’appendicite aiguë pouvant être traités sans intervention chirurgicale.
Le nombre de séjours avec un diagnostic d’appendicite grave a augmenté de 7 % de 1997 à 2012 mais cette progression est due essentiellement à l’accroissement et au vieillissement de la population. « La diminution du taux global de recours à l’appendicectomie ne s’est pas accompagnée d’une hausse importante des formes graves » comme le craignaient de nombreux chirurgiens, précisent les auteurs. La durée des séjours, elle, diminue aussi, y compris pour les formes graves. L’évolution vers un moindre recours à l’appendicectomie ne s’est pas accompagnée d’une hausse de la mortalité au cours des séjours qui est très faible, sauf chez les personnes âgées. En 2012, 60 % des décès totaux sont survenus chez des patients de 75 ans ou plus, le plus souvent à la suite d’une appendicite grave ou d’une pathologie non appendiculaire.
Depuis 2005, l’intervention est réalisée majoritairement par voie cœlioscopique.
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