Le Pr François-Bernard Michel, qui succède à André-Laurent Parodi à la présidence de l’Académie nationale de médecine, est écrivain en plus d’être pneumologue.
Professeur de clinique des maladies respiratoires à la faculté de médecine de Montpellier, il est à l’origine, en tant que praticien hospitalier au service des maladies respiratoires du CHU de Montpellier, de la spécialité de pneumologie, version moderne de la pneumo-phtisiologie. Par ailleurs, il préside le Comité médical international de Lourdes (CMIL).
Un devoir de veille
Son premier souhait est de défendre l’humanisme médical « contre l’écartèlement de la médecine moderne entre la tentation technologique et l’indispensable dialogue du médecin avec son patient ». « L’humanisme est plus que jamais indispensable à la médecine, c’est consubstantiel », indique-t-il au « Quotidien » sans toutefois porter de jugement sur la question de savoir « si l’on fait plus ou moins d’humanisme aujourd’hui qu’hier ».
Outre l’innovation technologique, la judiciarisation de la médecine a également abouti à mettre une certaine distance entre le patient et son médecin, souligne le Pr Michel. Le praticien a parfois l’impression qu’il faut « parler le moins possible » et que le malade peut devenir « un danger potentiel ». « C’est compréhensible mais aussi source de dérives », estime-t-il en ajoutant que « l’Académie a un devoir de veille sur la formation des médecins et sur l’exercice de la médecine ».
Les jeunes et les praticiens en exercice
Dans un souci d’ouverture, le Pr Michel désire élargir l’audience médicale de l’Académie dans trois directions : vers les jeunes générations (avec notamment la tenue, cette année, d’une journée « campus » associant les agrégés, les PH, les chefs de clinique), vers les praticiens en exercice (généralistes ou spécialistes) et vers les institutionnels, conseillers et cadres ministériels. Enfin, le Pr Michel entend développer la capacité de l’Académie à répondre aux inquiétudes de l’opinion en matière de santé publique, de façon à la fois éthique et scientifique.
Membre de l’Institut de France depuis 2000, président de l’Académie des Beaux-Arts en 1992 et 2012, il est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés à l’art et la littérature et a exercé plusieurs fonctions d’animation culturelle en Languedoc-Roussillon. Lauréat du prix Jacques de Fouchier de l’Académie française en 1999, il a lui-même créé trois prix littéraires : prix du Sud, prix Joseph Delteil, prix Marcel Proust.
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