« LES DONNÉES disponibles confirment que l’Europe de l’Est et l’Asie centrale continuent de présenter les taux les plus élevés de tuberculose multirésistance. En 2007-2010, des taux jusque-là jamais atteints ont été observés dans les pays de l’ancienne Union Soviétique », soulignent le Dr Matteo Zignol et col. dans le bulletin de l’OMS. Leur rapport montre que 30 % des nouveaux cas de tuberculose diagnostiqués à Murmansk, région de la Fédération de Russie, sont des tuberculoses multirésistantes ; en République de Moldavie, le taux atteint même les 65 % chez les patients qui ont déjà été traités.
Grâce au Projet mondial de surveillance de la résistance aux médicaments antituberculeux mis en route par l’OMS, des données sont aujourd’hui disponibles pour 80 pays et 8 territoires. Tous ces pays ont signalé des cas de tuberculose multirésistante. « La surveillance des cas de pharmacorésistance est la pierre de touche de la lutte contre la tuberculose », explique le Dr Zignol. Deux-tiers des pays disposent désormais d’une telle surveillance mais s’inquiète le spécialiste du programme « Stop TB » de l’OMS : « Nous ne pouvons pas réellement mesurer l’étendue du problème car nous manquons de données pour certains pays comme l’Inde et pour la plupart des régions d’Afrique. »
Co-infection en Afrique.
Le problème mérite une solution urgente, estime le Dr Zignol, car cette dernière région du monde comptabilise à elle seule, 80 % des cas de co-infections VIH/tuberculose chez qui la mortalité due à la tuberculose multirésistante et ultrarésistante est la plus élevée. Toutefois, le rapport précise que le lien entre l’infection à VIH et l’apparition d’une pharmacorésistance n’est pas établi.
Quant à la tuberculose ultrarésistance, elle a été identifiée dans 77 pays et le nombre de cas est en augmentation dans plusieurs d’entre eux.
Parmi les points positifs, le rapport note la mise en place depuis 2007, d’un programme de surveillance national en Chine, qui, avec l’Inde ou la Fédération de Russie, où un tel dispositif n’existe pas, représente la moitié des cas de tuberculose multirésistante dans le monde. Toutefois, même dans la Fédération de Russie, certaines républiques qui ont mis en place des mesures de contrôle, ont vu les cas de tuberculose multirésistante se stabiliser, voire diminuer. Aux États-Unis, la baisse des cas de tuberculose multirésistante est même plus rapide que celle des cas de tuberculose. En dépit des progrès, « beaucoup reste à faire », relève le Dr Zignol. « En 2010, seulement 16 % des patients atteints de tuberculose multirésistante ont reçu un traitement approprié », poursuit-il. Les principales causes de pharmacorésistante sont le défaut de suivi du traitement pris de façon régulière ou partielle, les schémas thérapeutiques inadaptés.
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