Le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » a publié ce mardi une étude sur les facteurs de risque de prématurité en Guadeloupe à partir de la cohorte mères-enfants Timoun incluant 1 068 femmes vues en consultation en fin de grossesse entre 2004 et 2007.
Les résultats confirment la vulnérabilité particulière des femmes de la Guadeloupe vis-à-vis du risque de prématurité. L’enquête nationale périnatale de 2003 avait déjà montré que 8,7 % des naissances vivantes uniques intervenaient prématurément alors que cette fréquence n’était que de 5 % en France métropolitaine. La fréquence de prématurité des femmes d’origine antillaise était aussi plus élevée (7,9 %) que celle des femmes nées en métropole dans une étude réalisée en Seine-Saint-Denis (2004). L’étude de Sylvaine Cordier et coll. a tenté d’évaluer les facteurs de risque de prématurité dans cette population. Le taux de prématurité dans l’étude est évalué dans l’étude à 15,8 % (n = 144). La majorité (94 %) de ces accouchements a eu lieu après 32 semaines.
Hypertension gravidique, diabète gestationnel, lupus, infections urinaires
« Outre l’hypertension artérielle gravidique et le diabète gestationnel, conditions fréquentes et associées à un risque élevé de naissance prématurée, d’autres pathologies semblent contribuer à une augmentation du risque dans notre population : les infections urinaires (15,7 %), l’asthme (10,4 %) et le lupus (1,2 %) », soulignent les auteurs.
Dans la cohorte, les prévalences d’hypertension gravidique (12 %) et de diabète gestationnel (9,7 %) sont élevées, de même que la proportion de naissances prématurées induites (52 %), lorsque l’on compare ces prévalences à celles observées en métropole : 4,9 %, 6,8 % et 33,6 % respectivement dans l’enquête nationale périnatale 2010.
En dehors de ces pathologies, l’étude suggère aussi l’impact possible de l’exposition chronique au chlordécone. Étudié chez les 818 femmes de la cohorte ayant eu un prélèvement de sang lors de l’accouchement, cet impact « est plausible compte tenu de l’action du chlordécone sur les récepteurs aux œstrogènes et/ou à la progestérone in vitro et in vivo, lesquels jouent un rôle déterminant dans le déclenchement de l’accouchement », précisent les auteurs. Des recommandations ont été mises en place afin de réduire les apports alimentaires en chlordécone et donc l’imprégnation globale de la population. Les auteurs suggèrent également que « le risque d’accouchement prématuré pourrait être réduit par l’adoption de comportements alimentaires adaptés chez les femmes en surpoids et obèses ». L’enquête nationale périnatale avait montré une augmentation du nombre de femmes enceintes en surpoids ou obèses en outre-mer entre 2003 et 2010. « Ce problème reste donc toujours d’actualité et pourrait même progresser », concluent-ils.
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