Le Sénat a décidé jeudi d’autoriser la vente de tests de grossesse en supermarché, en adoptant dans le cadre du projet de loi sur la consommation un amendement soumettant ces produits à la concurrence.
L’amendement présenté par le groupe socialiste a reçu le soutien du ministre délégué à la Consommation, Benoît Hamon. « Le gouvernement, en particulier la ministre de la Santé et celle des Droits des femmes, est très favorable à cet amendement », a indiqué le ministre. La levée de tous les freins à l’achat des tests constitue, selon lui, « une exigence de santé publique ». La disparition du monopole des officines a donc « des justifications économiques comme de santé publique ».
Le monopole sur les tests « n’a pas lieu d’être »
Ce sur quoi le rapporteur, Alain Fauconnier, renchérit : « À mon sens, le monopole des pharmaciens n’a pas lieu d’être. Pourquoi le maintenir quand on peut acheter un test de grossesse en ligne pour 3 euros ? » Il a rappelé la position de la commission des Affaires économiques du Sénat qui a jugé que cet amendement « relevait d’un texte relatif à la santé » tout en précisant qu’il votera pour « à titre personnel ».
Le sénateur René-Paul Savary (UMP), en tant que médecin, s’étonne que cet amendement soit débattu dans ce cadre-là : « J’ai eu affaire à des femmes enceintes qui arrivaient avec un test négatif parce qu’elles n’avaient pas su s’en servir. La question est plus complexe qu’on ne croit et relève de la commission des affaires sociales, qui devrait en être saisie. » Un avis partagé par Jean-Jacques Mirassou (PS) qui insiste : « Prenons le temps de la réflexion et renvoyons au texte sur la santé. »
La grossesse n’est pas une maladie
Ce à quoi la sénatrice Muguette Dini (UDI - UC), par ailleurs membre de la commission des Affaires sociales, a rétorqué : « Problèmes de santé ? Mais la grossesse n’est pas une maladie. Et le test ne touche pas au corps. Le rendre largement accessible en fera baisser le coût, rassurera les jeunes filles qui pourront se le procurer discrètement ; la découverte précoce de leur état leur permettra de prendre les dispositions qu’elles jugeront nécessaires. Ce n’est pas là un problème de santé mais de consommation. »
Claude Dilain (PS) a pointé le risque de fragiliser les officines, qui sont des éléments de lien social dans les quartiers difficiles, en libéralisant des produits très spécialisés tout en se disant convaincu par l’argument de la discrétion et de l’anonymat. Lui aussi s’est dit prêt à voter l’amendement.
Finalement, l’amendement 611 a été adopté tout comme l’a été le précédent – un amendement centriste – qui ouvre à la libre concurrence, les solutions d’entretien ou d’application des lentilles oculaires de contact. Les deux amendements seront de nouveau examinés par les députés en deuxième lecture avant d’être définitivement adoptés.
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité