Des épidémiologistes américains montrent dans le « JAMA » que la vaccination HPV aux États-Unis s'est accompagnée d'une baisse de la prévalence des infections orales dues à un HPV de type vaccinal chez les hommes non vaccinés.
Les chercheurs confirment ainsi que le vaccin confère une immunité de groupe pour les infections orales à HPV. Jusqu'à présent, le vaccin avait montré son efficacité à diminuer la prévalence des infections orales à HPV, mais les données de surveillance épidémiologique restent peu nombreuses.
Aux États-Unis, la vaccination HPV est recommandée chez les filles depuis 2006 et chez les garçons depuis 2011.
Enquête américaine sur la santé et la nutrition
Pour ce travail, les chercheurs ont utilisé les données de 4 cycles de l'enquête américaine sur la santé et la nutrition NHANES (pour National Health and Nutrition Examination Survey) entre 2009 et 2016, totalisant 13 676 sujets âgés de 18 à 59 ans.
L'équipe dirigée par l'oncologue Maura Gillison à Houston en collaboration avec l'Institut national du cancer américain, le National Cancer Institute, rapporte qu'entre 2009 et 2016, le taux de vaccination est passé de 0 % à 5,8 % chez les hommes et de 7,3 % à 15,1 % chez les femmes.
Faible prévalence chez les femmes
Dans le même temps, la prévalence d'HPV oral de type vaccinal a diminué significativement de 2,7 % (2009-2010) à 1,6 % (2015-2016) chez les hommes non vaccinés. Pour ce qui est des HPV de type non vaccinal, la prévalence des infections est restée la même, stagnant à environ 8 %.
Chez les femmes non vaccinées, l'effet préventif du vaccin sur le HPV oral ne ressort pas, sans doute en raison « d'une puissance statistique faible liée à la faible prévalence chez les femmes », est-il écrit, sachant que le chiffre ne dépasse pas les 0,6 % pour l'HPV de type vaccinal.
« L'immunité de groupe vient vraisemblablement des taux plus élevés de la vaccination HPV chez les filles dans la population américaine », est-il écrit. La protection estimée est à prendre en compte « dans les évaluations du rapport coût/efficacité de la vaccination HPV chez les garçons de plus de 26 ans », estiment les auteurs. En France, la vaccination des garçons n'est recommandée aujourd'hui que chez les hommes ayant ou ayant eu des rapports sexuels avec des hommes avant l'âge de 26 ans, la vaccination universelle est en cours de réflexion à la Haute Autorité de santé.
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