LE QUOTIDIEN : Quels sont les avantages de l'échothérapie ?
Dr JEAN-YVES SEROR : L'échothérapie ou HIFU (High Intensity Focal Ultra Sound) n'est pas une technique invasive, elle ne laisse pas de cicatrice. C'est une technique « chaude » puisqu'elle permet d'appliquer, via un appareil d'échographie sophistiqué, à la chaleur (85°) à un point précis. Cette technique a été mise au point par la société Heraclion à partir de 2004. Les débuts ont concerné la glande thyroïde. En sénologie, elle permet la régression du volume d'un adénofibrome, et ce, progressivement : 1/3 en 2-3 mois, plus de 50 % en 6 mois. L'équipe du Pr Hahn Tubingen vient de présenter des résultats intéressants à ce sujet lors des 15es Journées francophones d'imagerie médicales à Mumbaï puisqu'ils ont observé 90 % de régression des tumeurs traitées. Elle se pratique après une anesthésie locale sous contrôle échographique.
Qui sont les patientes que vous sélectionnez pour ce traitement ?
Les patientes jeunes ayant un adénofibrome gênant, sensible, ayant parfois grossi trop vite. Il s'agit parfois de jeunes femmes appartenant à des familles à risque, très anxieuses, préférant l'ablation à la surveillance.
La solution chirurgicale est-elle souvent utilisée en cas de fibroadénome du sein en France ?
On compte 10 000 chirurgies en France pour le fibroadénome mammaire, ce qui représente un véritable enjeu économique.
Tous les adénofibromes peuvent-ils bénéficier de cette nouvelle technique ?
Non bien sûr. Si l'on sélectionne des tumeurs de 3 à 4 cm on peut obtenir 100 % de diminution, à partir de 7 cm, on peut seulement espérer une réduction de volume. Mais ce traitement va aussi modifier les tissus et surtout leur élasticité. Le sein sera plus souple. La durée d'intervention est de 30 minutes à 1 heure. Des équipes sont en train d'évaluer cette technique en cas de petites tumeurs malignes… mais c'est une autre histoire.
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