Bénévolat, anonymat, volontariat et non profit, sont les 4 piliers du don en France, qui en garantissent l’autosuffisance, la sécurité et la qualité, a souligné François Toujas, président de l’EFS, l’établissement public chargé de collecter le sang, le plasma et les plaquettes.
« Nous ne sommes pas qu’une banque de sang » a-t-il rappelé, en mettant en lumière les activités souvent méconnues de l’EFS, comme le soin (saignées thérapeutique), la commercialisation des produits sanguins labiles (PSL) auprès des établissements de santé, la vente du plasma au laboratoire du fractionnement et des biotechnologies ou encore sa participation à la recherche, notamment sur les cellules souche.
L’une des priorités de l’EFS est d’assurer l’autosuffisance de la France. « Nous n’avons jamais failli. L’état de notre stock nous permet d’avoir 15 à 16 jours d’avance », a indiqué François Toujas, en se félicitant d’un des plus bas taux de péremption des produits sanguins, à 0,5 %. Mais la vigilance est continuelle : la durée de vie des plaquettes est de 15 jours, celle des globules rouges de 42 jours. « On observe une baisse des cessions de globules rouges, et une croissance des besoins en produits sanguins de 30 % » a-t-il indiqué.
Autre gageure : garantir l’accès à des produits pour tous les publics, y compris les populations avec des phénotypes plus rares.
« Il faut essayer de rajeunir le recrutement des donneurs de sang » a ajouté François Toujas. Quelque 1 700 000 Français donnent 1,7 fois par an (soit plus de 2 800 000 dons annuels). Parmi eux, 23,5 % sont âgés de 18 à 24 ans et 18 % ont entre 25 et 34 ans.
Réticence face à l’ouverture du don aux homosexuels
Dénoncé par Olivier Véran, député socialiste de l’Isère, médecin, et auteur d’un rapport sur la filière du sang en 2013 comme un acte discriminatoire, l’interdiction du don aux homosexuels ne semble pas devoir être remise en question sous peu. Au terme d’« exclusion », le président de l’EFS préfère celui d’« ajournement », usité dans d’autres situations contre-indiquées (séjour en Grande-Bretagne entre 1980 et 1996, voyage récent dans une zone impaludée, taux d’hémoglobine trop faible). « L’ajournement définitif m’interroge. Ouvrir le don du sang aux hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes multiplierait par 4 le risque de transmission du HIV, à cause de la période silencieuse. C’est pourquoi on ne bouge pas notre position, même si d’autres pays ont évolué. Donner son sang n’est pas un droit. Le droit est du côté du receveur », a-t-il développé.
Quant à la simplification de la filière sang, qui repose sur 4 acteurs, préconisée par Olivier Véran, l’EFS met en avant ses propres évolutions. « Ce serait une bonne choses de conjuguer les efforts mais l’EFS a déjà initié plusieurs réformes et fait d’énormes progrès dans la maîtrise des risques infectieux et la garantie de l’autosuffisance », a déclaré Rachid Djoudi, directeur médical de l’EFS.
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