L’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et le centre européen de prévention des maladies (ECDC) alertent dans un rapport conjoint sur la persistance de la résistance aux antimicrobiens dans les bactéries zoonotiques chez l’homme, l’animal et les aliments.* Les Salmonella et Campylobacter, à l’origine des infections d’origine alimentaire les plus fréquentes, présentent une forte résistance aux antimicrobiens courants. Le phénomène de résistance est également observé, à un moindre degré, pour les antimicrobiens dits critiques : la ciprofloxacine et le cefotaxime pour la salmonellose, et la ciprofloxacine et l’érythromycine pour la capylobactériose.
Un constat plus alarmant pour les Campylobacter
Dans le détail, chez les humains, une résistance clinique des isolats de Salmonella aux antimicrobiens courants est fréquemment détectée en Europe : près de la moitié des isolats se sont révélés résistants à au moins un antimicrobien ; 28,9 % d’entre eux sont multirésistants.
En revanche, la co-résistance de Samonella aux antimicrobiens d’importance critique est faible (0,2 % dans 12 États membres).
Le constat est plus grave pour les isolats de Campylobacter issus de cas humains : une résistance clinique aux antimicrobiens courants mais aussi critiques a été détectée : 47,7 % d’isolats se sont révélés résistants à la ciprofloxacine, avec des tendances à la hausse dans plusieurs pays.
Chez les animaux, une résistance microbiologique de Salmonella aux antimicrobiens courants a été fréquemment détectée en particulier chez les poulets de chair, les porcs et les dindes. Une résistance à la ciprofloxacine a aussi fréquemment été observée chez les poulets et les dindes, mais non une corésistance à la ciprofloxacine et au céfotaxime.
Mieux utiliser les antibiotiques
Même constat pour les Campylobacter : une résistance microbiologique aux antimicrobiens couramment utilisés a été mise en évidence chez les poulets de chair, mais pas une corésistance à des antimicrobiens critiques.
L’EFSA et l’ECDC estiment que si des options de traitement pour des infections graves par ces bactéries zoonotiques sont disponibles dans la plupart des cas, le fait qu’une résistance ait été couramment détectée reste préoccupant. « C’est pourquoi il est crucial d’utiliser les antibiotiques avec précaution, non seulement chez l’homme mais aussi chez l’animal », conclut Marta Hugas, chef du département de l’EFSA responsable de l’évaluation des risques et de l’assistance scientifique.
*Analyse des données de 26 États membres de l’Union européenne et de 3 pays de l’AELE en 2012.
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