Les adultes le savent : il ne faut pas abuser de la caféine. Et les recommandations sont claires : 400 mg par jour, c’est la consommation maximale de café recommandée par la FDA (Food and Drug Administration). Mais chez les enfants et les adolescents, qu’en est-il ? Une étude américaine de grande envergure, parue dans Pediatrics, soulève cette question. Elle dresse le panorama de la consommation de caféine chez des enfants et adolescents nord-américains, de 1999 et 2010.
Moins de soda, plus de café
Sur la base de données nutritionnelles recueillies lors d’un sondage national, l’étude menée par le CDC (Centers for Disease Control and Prevention) ouvre le débat. Si la consommation de caféine a nettement diminué durant la durée du suivi – passant d’un apport moyen de 77 mg à 58 mg - c’est que l’attrait du soda s’est amoindri. Alors qu’il représentait 62 % des consommations moyennes de caféine en 1999, son taux est passé à 38 % en 2010.
Une bonne nouvelle, au vu des récentes études scientifiques en défaveur de la consommation de soda. Mais la nouvelle a son revers de la médaille. Car, très progressivement, la consommation de café s’est insinuée dans les habitudes alimentaires des enfants, des adolescents, et des jeunes adultes. Alors que le café représentait 10 % des apports de caféine en 1999, il a atteint 24 % en 2010, tous âges confondus.
Le boum des boissons énergisantes
Autre reflet de l’évolution des habitudes alimentaires : les boissons énergisantes. Alors que la consommation était nulle il y a dix ans, voilà qu’elle monte en flèche entre 2005 et 2010. L’AAP (American Academy of Pediatrics), qui s’oppose à l’inclusion de caféine dans l’alimentation des enfants, considère ces résultats avec attention. Le rôle des boissons énergisantes et du café dans la consommation de caféine chez les enfants et les adolescents n’est, selon elle, pas anodin.
Constat partagé par la FDA, qui semble s’être saisie de la situation : « Il est de la responsabilité de la FDA et de l’industrie alimentaire de protéger la santé publique et le respect des normes qui suggèrent que nous ne devrions pas vendre de stimulants, comme la caféine, à nos enfants » s’est exprimé Michael Taylor, commissaire adjoint à l’alimentation et à la médecine vétérinaire à la FDA.
En somme, les résultats de cette étude toute récente fournissent une base de réflexion aussi bien aux parents, aux médecins, aux chercheurs, et aux industries agroalimentaires. Mais à la question « à partir de quel âge peut-on donner du café à ses enfants ? » il n’est, à ce jour, pas de réponse.
Branum AM, et coll. Trends in Caffeine Intake Among US Children and Adolescents, Pediatrics, 2014
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