Le procès de deux défenseurs des méthodes alternatives de diagnostic et de traitement de la maladie de Lyme s’est rouvert hier matin à Strasbourg. Un an de prison et 30 000 euros d’amende ont été requis contre Viviane Schaller, docteur en pharmacie, et Bernard Christophe, diplômé en pharmacie mais non inscrit à l’ordre des pharmaciens, pour escroquerie à l’assurance-maladie et exercice illégal de la pharmacie.
C’est la deuxième fois que le tribunal de Strasbourg doit se pencher sur cette affaire. À l’issue de la première audience en 2012, le parquet avait suspendu sa décision en attendant un complément d’information. Suite à la deuxième audience qui s’est tenue mardi matin, le tribunal rendra ses décisions le 13 novembre.
200 000 euros de remboursements indus selon l’assurance-maladie
Viviane Schaller est poursuivie pour avoir appliqué pendant des années un protocole de test non homologué par les autorités sanitaires. Elle aurait ainsi annoncé à des milliers de patients, dans toute la France, qu’ils étaient bien porteurs de cette maladie bactérienne.
Selon l’assurance-maladie, qui s’est portée partie civile, l’activité de Viviane Schaller aurait occasionné plus de 200 000 euros de remboursements indus. Bernard Christophe, quant à lui, est jugé pour avoir fabriqué et commercialisé un remède à base d’huiles essentielles baptisé « Tic Tox ».
La controverse s’invite à la barre
C’est un nouvel avatar de la controverse qui oppose des patients en colère aux autorités sanitaires accusées de s’accrocher à un « dogme de la rareté de la maladie ». Plusieurs médecins se sont succédés à la barre, sur demande de la défense, pour fustiger le manque de prise en compte de cette pathologie. « Il y a en France une sous-estimation dramatique de cette maladie », a commenté le Pr Christian Perrone, spécialiste des maladies infectieuses à l’hôpital universitaire Raymond Poincaré de Garches et membre du Haut conseil de la santé publique. Il a déploré que les tests de détection approuvés aient été calibrés « il y a 30 ans ».
Pour sa part, la présidente de l’association « Lyme sans frontière », Judith Albertat, a estimé que « des milliers de malades vivent un enfer, car ils sont bafoués, confrontés à un déni, une omertà ».
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