Tribune libre d’Hélène Dranssart.
Chaque année, 65 000 associations sont créées en France, soit un taux de croissance annuel de 4 %, taux cependant supérieur à la croissance de leurs ressources. Près de 180 000 personnes sont salariées dans une association et les associations employeuses versent 37 milliards d’euros de salaires (bruts, hors cotisations patronales).
Sur 10 ans, l’emploi associatif a progressé deux fois plus vite que l’emploi salarié total. C’est dire le poids que représente ce pan de l’économie et son rôle dans le fonctionnement de la société française. Ajoutez à cela, un ancrage territorial important et une forte contribution à des actions de « réparation sociale » et l’on ne peut que déplorer que les pouvoirs publics ne s’intéressent pas de plus près à ce secteur.
L’économie sociale et solidaire développe, partout dans le monde, une capacité à produire des idées et des pratiques conciliant solidarité et performance ainsi que croissance et justice. Le but n’est pas de remplacer l’entreprise capitaliste, ni d’abolir la recherche de profit mais plutôt d’intervenir en tant que modérateur et régulateur d’un capitalisme, modèle dominant, qui a quelquefois tendance à se débrider.
Regard critique
Néanmoins, sur les dizaines de milliers d’associations qui se créent chaque année, il convient de porter un regard aussi critique que constructif. C’est vrai, il n’est pas toujours facile de mener de front l’optimisation des pratiques et l’action concrète sur le terrain. C’est aussi vrai qu’il faut veiller à maintenir une collaboration harmonieuse entre des équipes rémunérées et des équipes bénévoles, alliance caractéristique de notre secteur.
Une association est une entreprise à part entière. Pourtant, force est de constater que le monde associatif n’a pas cette image et doit agir pour la faire évoluer. Il doit et peut être acteur du développement de la philanthropie.
Même si elle est moins développée que dans les pays anglo-saxons, la philanthropie représente près de 2 milliards d’euros en France. Encore faut-il que les associations et fondations soient considérées (même si certaines le sont déjà) comme de véritables entreprises de l’intérêt général. À l’heure où la notion de transparence fait la une de l’actualité, les associations doivent des comptes à leurs donateurs.
La qualification d’associatif ne dédouane pas du principe de bonne gouvernance, de gestion de qualité et de recherche permanente d’efficacité. Les associations doivent chercher à optimiser le retour sur investissement des donateurs et à mesurer l’impact réel sur la cause d’intérêt général qu’elles défendent.
Aujourd’hui, plus d’une cinquantaine d’associations, en France, se sont engagées dans une démarche de progrès en acceptant d’être accompagnées, critiquées dans le meilleur sens du terme. En développant ces pratiques d’optimisation de la gouvernance et du fonctionnement, le don est peut-être en passe de devenir un investissement d’humanité, c’est-à-dire un bon placement pour le progrès humain.
Présidente d’honneur d’IDEAS dont la mission est de développer les bonnes pratiques au sein des organismes de solidarité dont certaines règles de gestion efficaces et de bonne gouvernance, afin d’optimiser l’impact des missions et d’augmenter la confiance des donateurs. Un guide des bonnes pratiques existe et compte pas moins de 120 indicateurs, disponibles sur le site www.ideas.asso.fr.
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