Sujet de plaisanterie facile entre carabins, le cancer épidermoïde oropharyngé lié aux papillomavirus oncogènes HPV-16 et 18 n’en demeure pas moins un problème de santé publique sérieux sur lequel la Société française de carcinologie cervico-faciale (SFCCF) va se pencher durant son 47e congrès annuel organisé vendredi 5 et samedi 6 décembre à Montpellier (Hérault).
Un meilleur pronostic
« Le problème de ce cancer est qu’il est souvent découvert plus tard qu’une tumeur liée à la consommation de tabac ou d’alcool, avance le Pr Renaud Garrel, chirurgien ORL au CHU de Montpellier et organisateur du colloque. Quand il touche une population âgée de 30 à 40 ans, nos confrères généralistes n’ont pas forcément le réflexe de penser à un cancer. En cas de douleur persistante à la gorge, semblable à une angine, supérieure à trois semaines, il faut penser qu’il peut s’agir d’un cancer ORL. » Un dépistage tardif d’autant plus dommageable que cette tumeur est mieux traitée et présente un espoir de guérison supplémentaire. La présence de HPV, dans les cancers ORL, est associée à une augmentation de la probabilité de survie de 20 % à 2 ans à 25 % à 5 ans par rapport à un carcinome épidermoïde de l’oropharynx non HPV-induit. Généralement localisé sur la base de la langue, ou sur les amygdales, ce cancer est plus sensible au traitement médical. En outre, le traitement chirurgical est souvent robot-assisté. « La chirurgie peut se faire uniquement en passant par les voies naturelles, sans générer de voie délabrante », poursuit le Pr Garrel.
Récemment, le « Journal of the American Medical Association » (JAMA) rapportait une étude réalisée par un professeur d’épidémiologie à la faculté de médecine Johns Hopkins, à Baltimore. Elle montrait que les tumeurs liées à ce virus, qu’on suppose transmis par fellation ou cunnilingus, a augmenté de 225 % au États-Unis au cours de vingt dernières années.
Le 47e Colloque de la SFCCF sera également l’occasion du jubilé du Pr Bernard Guerrier, chef du service ORL du CHU de Montpellier, parti récemment à la retraite. Ancien président de l’Ordre des médecins dans l’Hérault (2004-2010), il officie toujours au sein du Conseil national de l’Ordre.
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