DES MÉDIAS ont mis l’accent sur quelques faits retentissants de violence commis par les militaires, à l’encontre de membres de leur famille ou dans leur environnement proche. Bien que les conséquences psychologiques des conflits soient bien documentées, les aspects légaux le sont moins : aucune étude robuste ne s’est réellement intéressée aux délits commis par des militaires, ayant servi dans l’Armée, et en particulier sur le terrain, en Afghanistan ou en Irak.
Des Anglais, Deidre MacManus et coll. ont donc corrélé les données concernant 13 856 militaires en activité ou ayant servi dans l’armée anglaise, avec les statistiques du Ministère de la Justice et de la Police nationale.
La population étudiée est constituée de 13 856 participants âgés de 37 ans en moyenne de l’armée de Terre, de l’Air ou dans la Marine et dont 80 % n’avaient pas atteint le grade d’officier. Près de la moitié avait un niveau scolaire supérieur. L’âge moyen au moment de l’engagement était de 19,7 ans et la durée moyenne de service dans l’armée, de 12,2 ans ; 59 % de participants étaient encore en service avant la fin du suivi.
Le rôle de l’alcool.
Dix-sept pour cent des 12 359 hommes avaient un casier judiciaire pour un délit de tout ordre, et dans 11 % des cas pour un délit commis avec violence ; 1, 6 % avaient écopé de peine de prison. Le pic des actes délictueux se situe à 19 ans. Après ajustement sur l’âge et le sexe, les facteurs qui apparaissent les plus déterminants pour les actes violents sont le rang occupé dans l’armée et l’existence de faits similaires précédent l’entrée dans l’armée.
Le fait que les militaires aient été engagés dans la guerre contre l’Irak ou l’Afghanistan était associé avec un risque plus élevé d’actes violents p = 0,018).
Les violences sont aussi très nettement associées avec la consommation alcoolique (p ‹ 0,00001, par rapport à une non consommation) après le déploiement, avec l’existence d’un stress post-traumatique ( p = 0,001) et le fait de rapporter spontanément un comportement agressif.
La prévention.
Le nombre de militaires ayant un casier judiciaire reste cependant inférieur à celui de la population générale ( de 17 % contre 28% au Royaume-Uni entre 18 ans et 52 ans) notamment en raison du temps passé dans l’armée qui est en moyenne de 12 ans dans cette observation.
Selon les auteurs, cette étude met l’accent sur certains facteurs de risque de violence préexistant à l’engagement dans l’armée ; une réponse simpliste serait de recruter des hommes sans passé judiciaire. Mais l’armée, insiste t-ils, rassemble beaucoup d’hommes, certains ont des personnalités plus ou moins agressive et il serait plus utile de mettre en place des éléments de prévention sur les problèmes avec l’alcool ou des troubles comportementaux après que les hommes aient servi dans l’armée notamment chez ceux qui "s’autoévaluent" comme agressifs.
The Lancet Vol 381 16 mars 2013
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