LES TRANSSEXUELS vivent en couple pour la majorité d’entre eux et souvent avec des enfants. C’est ce qu’indique une étude menée dans l’unité de transsexualisme de l’hôpital Foch à Suresnes : sur 266 patients opérés pour changement de sexe (à un âge moyen de 33 ans), dont deux tiers de femmes devenues hommes et un tiers d’hommes devenus femmes, plus de la moitié (54 %) vivent maritalement ; 35 % vivent avec des enfants, plus souvent les femmes devenues hommes (43,5 %) que les hommes devenus femmes (18,5 %).
AMP autorisée
Dans cette étude, 87 enfants vivent auprès de femmes devenues hommes qui sont leur beau-père, leur père par don de sperme ou leur père adoptif et 20 auprès d’hommes devenus femmes qui sont leur belle-mère, leur mère adoptive ou qui était leur père avant de devenir femme. « En France, note Léa Karpel, psychologue, psychanalyste, à l’unité de transsexualisme de l’hôpital Foch, nous sommes dans cette situation un peu folle et reflet de l’hypocrisie de notre système où l’AMP avec don de sperme et l’adoption sont autorisées pour les transsexuels et sont interdites pour les homosexuels. »
Le Cecos de l’hôpital Cochin a été le premier et il est encore le seul en France à accéder à la demande de don de sperme émanant de couples dont le futur père est une femme devenue homme. Sur les 42 enfants nés de don de sperme dans ces couples, 24 ont été suivis par le Cecos et examinés au moins une fois par an par une psychiatre, une psychologue et une psychomotricienne. Ces enfants âgés aujourd’hui de 2 à 12 ans sont en bonne santé, leur développement psychomoteur et cognitif est normal ; ceux qui sont en âge de le faire ont appris aisément à lire. Ils perçoivent bien la différence des sexes et des générations. Ils ne présentent aucun trouble de l’identité sexuée. L’un de ces enfants est précoce, un autre a bénéficié d’un soutien psychologique après la dépression de son père. L’étude du Cecos ne va pas au-delà de 12 ans ; elle laisse donc en suspens la question du devenir de ces enfants à l’adolescence. Le Cecos incite les parents à révéler à leurs enfants le transsexualisme de l’un d’entre eux, ce que beaucoup (48 % dans l’enquête de l’hôpital Foch) garde sous le seau du secret. Et c’est davantage, estime Léa Karpel, sur les conséquences pour l’enfant de cette situation de secret qu’il faut s’interroger que sur leur identité sexuée qui manifestement n’est pas troublée.
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