PEU À PEU, la notion de développement durable fait son chemin dans le mode de gestion des établissements de santé. Englobant des critères environnementaux, économiques et sociaux, ce concept est aujourd’hui considéré comme une nouvelle voie d’amélioration des performances des structures sanitaires. Qui dit développement durable suppose d’abord investissement sur l’avenir avec une trésorerie dédiée, une stratégie globale et des valeurs partagées par les personnels d’ établissement.
C’est dans ce contexte que s’inscrit la convention « développement durable » aujourd’hui signée par les principales fédérations d’établissements de santé. Le 27 octobre 2009 la Fédération Hospitalière de France (FHF) et celle des établissements hospitaliers d’aide à la personne (FEHAP) ont été les premières à engager formellement leurs établissements membres sur la voie du développement durable. Le 5 avril dernier, à l’occasion du deuxième congrès du développement durable en établissements de santé organisé à Paris, la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) et la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer (FNCLC) ont rejoint le mouvement.
En signant cette convention, les fédérations s’engagent à impliquer leurs membres sur des principes directeurs du développement durable. Ces principes consistent par exemple « à travailler sur l’éco-construction et la rénovation des bâtiments, le transport et le déplacement du personnel, des patients et des visiteurs, la politique d’achat, la formation et la communication sur les enjeux du développement durable », indique la FHP. Les signataires de la convention s’engagent parallèlement à évaluer les avancées réalisées en ce sens. Difficile en effet de cerner véritablement le niveau d’implication des établissements de santé publics et privés dans le champ du développement durable.
La semaine dernière, l’association EHESP Conseil des élèves de l’École des hautes études en santé publique a publié son baromètre 2011 du développement durable en établissement de santé. Sur 6 725 établissements sanitaires et médico-sociaux, 498 ont participé à cette enquête. Bien qu’en forte augmentation par rapport à 2010 (279 établissements répondants), ce niveau de participation donne une idée du chemin qui reste à parcourir pour impliquer activement l’ensemble des acteurs de soins dans le développement durable.
Mutualiser les expériences.
« On ne crée par une économie de l’environnement et du développement durable ex nihilo. Il faut l’intégrer dans le fonctionnement global d’un établissement de santé, prendre en compte les ressources locales et l’environnement où s’inscrit un établissement de santé, pour le transformer en un centre de compétences multiples », a rappelé Nora Berra, en ouverture du congrès du 5 avril. « Échanger (les) expériences, (faire) connaître (les) initiatives, c’est un atout essentiel pour mieux relier la santé et le développement durable sur l’ensemble de notre territoire, et dans l’ensemble des établissements de santé », souligne la secrétaire d’État à la Santé.
C’est d’ailleurs cette philosophie qui anime depuis plusieurs années le Comité pour le développement durable en santé (C2DS). Parce qu’une politique de développement durable se dessine en premier lieu au sein des directions des établissements, l’association a créé avec les professionnels un « code de déontologie à l’usage des directeurs d’établissements de santé, médico-sociaux et EHPAD » (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). Premier du genre en France, ce code très synthétiquement présenté en une page inscrit des valeurs communes pour l’ensemble des directeurs d’établissement aux profil et culture très différents. Structuré en cinq axes – responsabilités envers le patient, le personnel, la profession, l’établissement, l’environnement et la société – ce document a été présenté le 31 mars lors de la 5e agora du développement durable en santé (Paris). Ce jour-là, une vingtaine de directeurs ont paraphé ce code, actuellement soumis à la signature des nombreux autres chefs d’établissement. « Après ce code, la deuxième étape est de travailler sur un guide de bonnes pratiques pour transformer les principes déontologiques en réalité sur le terrain et donner envie d’agir aux autres », explique Olivier Toma, président de C2DS.
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