Les États membres de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont adopté ce 23 septembre une déclaration commune sur la couverture sanitaire universelle (CSU), « un jalon pour la santé mondiale et le développement », selon les mots du directeur général Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.
La couverture sanitaire universelle signifie que toute personne bénéficie des services de santé dont elle a besoin, à l'endroit et au moment où elle le nécessite, sans se heurter à des difficultés financières. Le concept, large, déborde les stricts soins de santé primaires : il englobe toute la santé depuis la promotion et la prévention, jusqu'aux soins palliatifs et dépasse la question du financement puisqu'il se soucie aussi des prestations de services, des personnels, des équipements, etc. Le déploiement d'une couverture sanitaire universelle dans tous les États membres des Nations Unis est l'un des Objectifs du développement durable fixés en 2015, avec comme horizon 2030.
En signant cette déclaration, les États s'engagent à investir dans les quatre domaines que sont la santé de la reproduction (de la mère, du nouveau-né et de l'enfant), les maladies infectieuses, les pathologies non-transmissibles ou encore l'accès aux soins. « Il nous reste 11 années pour atteindre cet objectif du développement durable. La couverture sanitaire universelle est un choix politique : aujourd'hui, les dirigeants ont manifesté leur volonté de l'assumer », s'est félicité le Dr Tedros.
Les États devront témoigner des avancées effectuées devant l'Assemblée des Nations Unis en 2023.
Investir au moins 1 % supplémentaire du PIB
La signature de cette déclaration intervient au lendemain de la publication du rapport de suivi de la CSU, qui appelle les gouvernements à investir au moins 1 % supplémentaire de leur produit intérieur brut dans les soins de santé primaires : vaccination, soins prénatals, conseils pour un mode de vie sain, etc. Sans cela, 5 milliards de personnes n'y auront toujours pas accès en 2030, calcule l'OMS.
Au niveau mondial, cela revient à investir 200 milliards de dollars (181 milliards d'euros) par an en plus dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Et à sauver 60 millions de vies d'ici 2030, tout en allongeant l'espérance de vie moyenne de près de 4 ans.
Ce financement doit principalement être assumé par les pays eux-mêmes. Sauf pour les plus pauvres ou en conflit, pour lesquels l'aide extérieure doit cibler les actions qui permettront une amélioration durable du système de santé, explique l'OMS. Elle alerte enfin sur l'importance de toucher les zones rurales et les populations les plus défavorisées.
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