Les 38e Journées annuelles du Collège des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) qui se tiennent à Paris (CNIT) du 3 au 5 décembre sont l’occasion de présenter de nouvelles recommandations pour la Pratique Clinique (RPC). Au programme cette année : l’hémorragie du post-partum et les pertes de grossesse. En marge de ces journées, un fonds pour la santé des femmes (FSF) a été créé avec notamment l’ancienne ministre Roselyne Bachelot.
L’hémorragie du post-partum reste la première cause de mortalité maternelle (16 %), pourtant évitable dans 80 % des cas, une révision des traitements est en cours : redécouverte de médicaments « anciens », pose de ballon intra-utérin selon des modalités à bien définir ; des travaux concernent le bon usage de l’ocytocine au cours de l’accouchement. La perte de grossesse avec au menu des algorithmes relatifs aux différentes pertes : fausse couche, précoce ou tardive, mort in utero sont élaborés.
Trop de césariennes
D’autres questions font débat : peut-on réduire le nombre de césariennes puisque, contrairement aux idées reçues, l’intervention n’est pas anodine (mère et enfant) ? Une étude de la Haute Autorité de santé (HAS) montre une grande disparité entre les maternités, liée en partie à des défauts d’organisation. L’OMS estime excessif un taux supérieur à 15 %.
L’information de la femme doit se faire dès le début de la grossesse, le bon usage d’une manœuvre externe devrait faire diminuer les césariennes du siège ; afin de réduire le recours à la césarienne en urgence, il faut mieux évaluer le niveau d’oxygénation du bébé (pH sanguin, analyse ST de l’ECG fœtal).
En oncologie pelvienne, la tendance est à la désescalade de la chirurgie : diagnostic plus précoce, gestes plus limités. Une nouvelle session est consacrée à la préservation de la fertilité de femmes soignées pour un cancer (gynécologique ou non) inscrite au récent Plan Cancer.
Les améliorations des traitements carcinologiques conjuguées aux progrès en médecine de la reproduction ouvrent cette perspective ; un pas décisif a été franchi avec l’arrivée et l’autorisation des techniques de vitrification ovocytaire. L’application de cette nouvelle donne passe par l’information, une maîtrise technique parfaite et l’observation de règles éthiques strictes.
Un fonds pour la Santé des femmes
Aujourd’hui encore, trop de femmes perdent la vie en la donnant. Le CNGOF a récemment créé un fonds pour la santé des femmes (FSF) pour améliorer en France et dans le monde l’accès des femmes à l’éducation à la contraception, aux soins en gynécologie obstétrique, la formation des filles et garçons à l’éducation sexuelle, la lutte contre les différentes violences, la formations des médecins sages-femmes et personnels de police et de justice concernés.
Le FSF regroupe 5 médecins du CNGOF, 2 médecins ayant travaillé dans l’industrie, une chargée de partenariat et une ancienne ministre de La Santé, Roselyne Bachelot-Narquin, « dont le parcours professionnel associatif et politique a toujours eu pour fil rouge les dossiers de santé et la promotion des femmes », elle qui a mené des actions humanitaires en Guinée pendant 10 ans. Les projets 2015 2018 s’articulent autour de plusieurs thèmes avec notamment en France le programme « Un gynéco dans l’école » pour assurer la formation à l’éducation sexuelle, la contraception et les IST dans les écoles et ou encore celui sur la « Grossesse et accouchement des femmes handicapées ».
À l’étranger des projets sont prévus au Tchad (formation de sages-femmes), au Togo (mission de compagnonnage). Le fonds financera aussi la création de bourses étude pour les médecins et sages-femmes étrangers et des programmes de recherche (pré-éclampsie, endométriose notamment).
Programme des journées sur le lien : http://www.cngof.asso.fr/congres/CNGOF 14 programme.pdf
Des dons pour le fonds sur site : http://fsf-cngof.com/ ou par mail : mdelanoe.fsf@gmail.com. par chèque au FSF CNGOF 91 Bd Sébastopol 75002 PARIS. Tél : 07.82.79.46.65
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