Après le lancement poussif (mais finalement réussi) de l’Obamacare, la santé continue d’encombrer l’agenda du président des États-Unis. Les structures de soins réservées aux vétérans américains des guerres des dernières décennies défraient la chronique…
L’affaire touche de plein fouet le secrétariat d’État aux anciens combattants, qui gère un réseau plus de 1 700 hôpitaux, cliniques et centres de santé soignant chaque année près de 9 millions de soldats ayant servi dans l’armée américaine. A Phoenix (Arizona), un médecin retraité a révélé fin 2013 qu’une clinique réservée aux vétérans falsifiait ses listes d’attentes afin de paraître plus performante. Une quarantaine de personnes seraient mortes avant de recevoir les soins nécessaires.
Depuis, la controverse grossit de jour en jour. D’après un rapport intérimaire d’inspection rendu public la semaine dernière, la clinique pour vétérans de Phoenix présentait officiellement un temps d’attente moyen de 24 jours pour un rendez-vous en médecine générale, alors que le délai était en réalité de 114 jours. Les auteurs de ce rapport n’ont en revanche pas pu déterminer avec certitude si ces manipulations avaient pu causer des décès.
Récupération politique
Pour les Démocrates, cette affaire complique singulièrement la préparation des élections de mi-mandat qui auront lieu en novembre. Elle est en revanche du pain bénit pour l’opposition républicaine. Le sénateur de l’Arizona John McCain, ancien prisonnier de guerre au Vietnam et candidat malheureux contre Barack Obama en 2008, s’ingénie depuis le début du scandale à mettre la pression sur la Maison Blanche : « L’administration Obama n’a pas réussi à répondre de manière efficace au problème », a-t-il déclaré mi-mai dans un discours au parti républicain. Le Dr Ben Carson, neurochirurgien, qui envisage de briguer l’investiture républicaine en 2016, a quant à lui récemment qualifié le scandale de « don de dieu ».
La polémique est d’autant plus grave que les dysfonctionnements ne concernent pas que la capitale de l’Arizona. D’après une autre enquête, menée cette fois-ci en interne par l’administration, le maquillage des temps d’attente touche l’ensemble des structures dédiées aux vétérans. Après avoir présenté ses conclusions à Barack Obama samedi dernier, le secrétaire d’État aux anciens combattants, Éric Shinseki, a dû présenter sa démission.
Mais au-delà des querelles politiciennes, le système de soins aux anciens combattants américains peine de manière structurelle à répondre à la demande. Les vétérans du Vietnam commencent à avoir besoin de soins gériatriques. Ceux d’Irak et d’Afghanistan, démobilisés, viennent grossir les files d’attente en médecine générale. Ces difficultés ne seront probablement pas résolues avec la démission d’un secrétaire d’État.
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