Déjà épinglée par Bruxelles sur le thème de la surpopulation carcérale, l’Italie risque un nouveau carton rouge en raison des mauvaises conditions de santé des détenus. Dans son dernier constat, la Société italienne de médecine pénitentiaire (SIMPSE), brosse un tableau plutôt inquiétant. Selon ce rapport, sept détenus sur dix sont malades et 80 % des détenus contractent une maladie dans les geôles de la République italienne. Cette situation est le résultat du nombre trop élevé de prisonniers malades et de la surpopulation exposant les détenus à un risque de contamination. Les médecins ont aussi évoqué la question de la possible propagation des maladies infectieuses en dehors des prisons lorsque certains détenus en attente de procès sont relaxés.
Les médecins ont recensé 32 % de toxicomanes, 27 % de détenus souffrant de problèmes psychiatriques et potentiellement dangereux, 17 % de maladies ostéoarticulaires. Enfin, 10 % ont des problèmes dermatologiques ou métaboliques. Parmi les maladies infectieuses les plus répandues : l’hépatite C (32,8 %) et B (5,3 %), la tuberculose (21,8 %), le sida (3,8 %) et la syphilis qui touche 2,3 % de la population carcérale.
Un manque de contrôles
Dans ce contexte, les pénitenciers italiens ressemblent à de véritables incubateurs de germes ! « Les personnes finissant en prison perdent aussi le droit à la santé », assènent les médecins de SIMPSE.
Ils ont aussi souligné la détérioration constante des conditions de santé dans les pénitenciers depuis que les services sont gérés par les ASL, les agences sanitaires locales.
La société de la médecine pénitentiaire a aussi soulevé le manque de contrôles systématiques. « On peut donc difficilement brosser un tableau régulier de la situation car de nombreux détenus ne savent pas qu’ils sont malades » dénonce cette société médicale. Elle a aussi soulevé le problème lié à l’absence d’un observatoire épidémiologique dont la création est pourtant ponctuellement réclamée par la SIMPSE. Pourtant, la loi adoptée en 2008 pour confier la gestion des services de santé pénitentiaires aux agences de sécurité sociales locales, prévoyait la mise en place de cet organisme et la formation de trois à quatre mille opérateurs sanitaires. « La création de cet observatoire dépend du gouvernement et du parlement » a récemment estimé Fabrizio Oleari, président de l’Institut supérieur de la santé. Mais visiblement, le gouvernement comme le parlement ont d’autres soucis en tête. À commencer par le nouveau plan de réduction des dépenses publiques qui touchera la Santé comme d’habitude.
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