Alors que se tient ce mercredi la 5e journée nationale de la qualité de l'air, l'organisme de surveillance de la qualité de l'air en Île-de-France Airparif a annoncé la mise en place d'ici à la fin de l'année d'un dispositif innovant capable de compter avec précision les particules ultrafines. « C'est la première fois qu'un capteur aussi précis va être déployé », explique au « Quotidien » Hélène Marfaing, directrice générale adjointe d'Airparif.
Si les données sont encore peu nombreuses sur ces particules, un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) publié en juillet montre qu'elles sont associées à un risque modéré cardiovasculaire chez l'homme. Un risque lié à leur petite taille ; leur diamètre n'excède pas 100 nanomètres. « C'est mille fois plus petit qu'un cheveu, c'est de l'ordre d'une molécule d'ADN, illustre Hélène Marfaing. Ainsi, elles peuvent pénétrer profondément dans l'organisme et même se retrouver dans le sang ». C'est pourquoi l'ANSES préconise une meilleure surveillance de ces particules qui ne font l'objet d'aucune réglementation à ce jour.
Identifier les différentes sources d'émission
Le capteur utilisé par Airparif va générer un grand nombre de données sur plusieurs années. « En une heure, l'appareil permet de recueillir 3 000 données, précise Hélène Marfaing. L'accumulation des données servira aux autorités de santé et aux chercheurs pour mener des études sanitaires, qui à terme peuvent déboucher sur une réglementation ».
Les particules ultrafines ont déjà fait l'objet de surveillance. « Depuis 2003, des campagnes ponctuelles ont été mises en place, mais c'est la première fois qu'une surveillance pérenne avec un outil aussi précis est prévue, souligne la directrice générale adjointe d'Airparif. Cet outil permet de compter le nombre de particules dans une tranche de particules allant de 8 nm à 800 nm ».
Comme la taille des particules diffère selon la source d'émission, ce nouveau dispositif va également permettre d'identifier les sources d'émission à l'origine d'un grand nombre de particules ultrafines. « Le devenir des particules à distance de leur site d'émission pourra également être étudié », ajoute Hélène Marfaing.
Un premier capteur sera installé au cœur de l'agglomération parisienne, en zone urbaine. « Nous sommes en discussion avec les collectivités et notamment la ville de Paris, mais le lieu n'est pas encore déterminé, précise Hélène Marfaing. Nous espérons pouvoir en installer trois autres afin de pouvoir étudier différentes sources d'émission, mais cela est conditionné par les financements et les moyens humains ».
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