Les rayonnements ionisants ne sont pas en cause dans les 9 cas de cancers ou de tumeurs diagnostiqués ces 13 dernières années sur des personnels du laboratoire MATEIS (Matériaux ingénierie et science), une unité mixte de recherche rattachée à l’Université Claude Bernard Lyon 1.
L’alerte avait été donnée par une note interne du laboratoire rendue publique dans la presse. Les 9 personnes ont, à un moment ou à un autre, fréquenté la plate-forme du laboratoire contenant plusieurs générateurs électriques de rayonnements ionisants, et notamment un microscope électronique. Le 11 juin dernier, le directeur du laboratoire MATEIS avait interpellé la direction de l’INSA Lyon, sous la tutelle duquel se trouve l’établissement situé sur le campus de la Doua, suite à l’apparition de deux nouveaux cas de cancers.
L’ASN s’en mêle
En réaction, la direction de l’INSA a commandé une étude menée par la société Agalde, spécialisée dans la mesure de la radioactivité et de la radio protection. Obtenus le 9 juillet, les résultats de ces mesures ont prouvé que les microscopes électroniques hébergés au laboratoire MATEIS n’émettent pas de rayonnements ionisants pouvant incriminer les cas de cancers détectés parmi les personnels.
Bien que n’étant pas directement impliquée dans ces mesures de contrôle, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a souhaité consulter le rapport d’Algade qui conclut à une absence d’anomalie radiologique liée au microscope électronique du laboratoire, comme l’a confirmé au « Quotidien du Médecin » Mathieu Mangion chef de la division de Lyon de l’ASN.
Une source indirecte « parasite » de rayonnements
La plate-forme comprend également des appareils de radiographie qui sont des sources de rayonnement plus évident qu’un microscope électronique, mais contrairement à ce dernier, « Ils sont soumis à l’autorisation par l’ASN et dans ce cadre, sont contrôlés tous les ans. Or, les derniers contrôles n’avaient relevé aucune anomalie », précise Matthieu Magion.
Les appareils de microscopie électronique peuvent en effet constituer des sources indirectes de rayonnement ionisant. Le flux d’électrons qui frappe la matière analysée dans le microscope peut générer un rayonnement « parasite ». En général, ce rayonnement n’est pas suffisamment important pour affecter la santé, « c’est pourquoi ces appareils bénéficient d’un régime d’exemption de contrôles réglementaires », poursuit Matthieu Magion.
De nouvelles mesures environnementales
« L’INSA va maintenant mener une campagne de recherche d’autres sources de radioactivité dans ses locaux », complète Matthieu Mangion. Joint par téléphone, le directeur de L’INSA Éric Mauricaume a ajouté que l’INSA a également fait procéder, les 3 et 4 juillet dernier, à des mesures de fibres aériennes, ainsi que des polluants athmosphériques éventuels.
Éric Mauricaume insiste également sur le fait « qu’il n’y a pas de cancer du poumon ou des voies respiratoires parmi les 9 cas de cancer ». En attendant ces résultats prévus pour le mois d’août, l’activité de la plate-forme est arrêtée.
9 cas sur 500 utilisateurs
Il n’existe pour le moment aucun élément de preuve que ces maladies soient bien d’origine professionnelle. Éric Mauricaume apporte un élément de relativisation supplémentaire : « En 10 ans, il y a plus de 500 personnes qui ont travaillé dans ce laboratoire pendant au moins un an, avec 9 cas de cancer sur 13 ans, on est en dessous de la moyenne de la région Rhône-Alpes qui est de 750 nouveaux cas de cancer par an pour 100 000 habitants en région Rhône-Alpes soit 7,5 % sur 10 ans. De plus certains des malades n’avaient fait qu’une seule manipulation dans la plate-forme. » En outre, tous les cas de cancers concernaient des organes différents et des patients jeunes, les maladies professionnelles s’inscrivant plutôt dans la durée.
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