L’Autorité de sûreté nucléaire vient de lancer une nouvelle campagne d’information et de distribution préventive de comprimés d’iode pour les populations habitant près d’une centrale nucléaire. Cette campagne, la cinquième depuis 1997, se déroulera sur plusieurs mois et touchera 500 communes situées dans un rayon de 10 kilomètres autour des 19 sites nucléaires d’EDF (zone PPI ou plan particulier de prévention). « Cette nouvelle campagne vise à la fois à renouveler les comprimés d’iode distribués en 2009 et qui arrivent à péremption en 2016 et à développer la culture de radioprotection des riverains », précise l’Autorité de sûreté nucléaire.
500 000 foyers
La distribution débutera en février. Chaque riverain aura alors reçu une lettre des pouvoirs publics lui permettant de retirer gratuitement sa/ses boîte(s) de comprimés d’iode dans les pharmacies participant à l’opération. Environ 500 000 foyers et 70 000 établissements recevant du public (écoles, entreprises, commerces...) sont concernés.
Au-delà du rayon de 10 km, il existe des stocks départementaux complémentaires d’iode qui pourraient être acheminés aux populations si nécessaire, rappelle l’ASN. Ils sont « suffisants pour couvrir les besoins de l’ensemble de la population française ».
En cas d’accident nucléaire, l’ingestion d’iode stable (iodure de potassium) est « un moyen efficace » de protéger la thyroïde contre les effets de l’iode radioactif et le risque de cancer.
6 réflexes pour bien se protéger
L’ASN entend aussi lancer une campagne d’information afin de « faire progresser la culture de radioprotection » particulièrement dans les zones proches des centrales. Près de cinq ans après la catastrophe de Fukushima, « on sait qu’un accident nucléaire est possible en France, même si ce n’est pas quelque chose de probable, loin de là », a expliqué à l’AFP Alain Delmestre, directeur général adjoint de l’ASN. chargé du comité de pilotage de la campagne.
« Il faut que les gens connaissent les bons réflexes », a-t-il souligné. Les 6 réflexes pour bien se protéger en cas d’accident nucléaire seront rappelés systématiquement :
1) se mettre à l’abri rapidement dans un bâtiment en dur ;
2) se tenir informé à l’aide des médias ;
3) ne pas aller chercher ses enfants à l’école ;
4) limiter ses communications téléphoniques ;
5) ingérer le(s) comprimé(s) d’iode sur instruction du préfet selon la posologie prescrite ;
6) se préparer à une éventuelle évacuation.
Un site et un numéro vert
D’ici à la fin janvier, une trentaine de réunions publiques d’information vont être organisées par les pouvoirs publics en relation avec les Commissions locales d’information (CLI) et les maires des zones concernées pour permettre des échanges avec la population. Alain Desmestre espère que la campagne aura plus de succès que la précédente de 2009 qui avait été vue par 80 % des personnes. Toutefois, seulement 50 % d’entre elles s’étaient déplacées pour retirer les comprimés d’iode en pharmacie, « ce qui est insuffisant », s’est-il inquiété. Un site spécifique www.distribution-iode.com a été créé pour l’occasion, ainsi qu’un numéro Vert 0.800.96.00.20.
Les associations ont réagi à cette campagne en affirmant que le périmètre de 10 km n’était pas suffisant.
Fin 2014, les autorités européennes de sûreté nucléaire et de radioprotection WENRA (dont fait partie l’ASN) et HERCA – ont recommandé l’élargissement de ce périmètre, rappelle Yannick Rousselet, chargé du nucléaire chez Greenpeace France. L’ANCCLI, l’Association nationale des comités et commissions locales d’information, juge elle aussi que « le nuage radioactif ne s’arrêtera pas à 10 km » et qu’il est important de bien se préparer.
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