Pour la première fois, l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) et le Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies (ECDC) ont utilisé des critères similaires pour interpréter les données rassemblées dans leur rapport commun sur les résistances des bactéries zoonotiques observées en Europe, chez l’homme et l’animal. Les données exploitées dans ce rapport ont été fournies en 2013 par les 28 pays membres de l’Union européenne.
Plus de la moitié des Salmonella sont multirésistantes
Les deux organismes observent des niveaux importants et comparables de résistances des Campylobacter et les Salmonella chez l’homme et l’animal. Les taux européens de Salmonella résistantes à plusieurs familles d’antibiotiques sont ainsi de 31,8 % chez l’homme, de 56 % chez les poulets de chair, de 73 % chez les dindes et de 37,9 % chez les porcs d’engraissement. Parmi les isolats réalisés chez l’homme, 36,1 % des Salmonella présentaient une résistance à l’ampicilline, 35,7 % aux sulfonamides et 34,5 % aux tétracyclines.
La viande de poulet nourrit des inquiétudes
Concernant les Campylobacter, des taux importants de résistance à la ciprofloxacine ont été notés chez les hommes, les poulets, les porcs et les bovins. Plus de la moitié des Campylobacter jejuni retrouvés chez l’homme et les poulets de chair résistaient à cet antibiotique. C’était aussi le cas de 35,8 % de ceux prélevés chez les bovins. Le constat est encore plus grave pour les Campylobacter coli, puisque 66,6 % de ces bactéries résistent à la ciprofloxacine chez l’homme et 68,8 % chez les poulets de chair.
« Les niveaux élevés de résistance aux fluoroquinolones observés chez les isolats de Campylobacter présents à la fois chez l’homme et les poulets de chairs sont préoccupants, étant donné qu’une proportion élevée d’infections humaines à Campylobacter a pour origine la manipulation, la préparation et la consommation de viande de poulet », s’inquiètent les auteurs du rapport.
Les corésistances aux antibiotiques critiques restent faibles
Une bonne nouvelle cependant : les niveaux de corésistance à la ciprofloxacine et au céfotaxime, deux antibiotiques considérés comme critiques pour la santé humaine, restent faibles. C’est le cas de 0,2 % des Salmonella chez l’homme et 0,3 % chez les poulets de chair. Le constat est le même avec les Campylobacter jejuni des poulets de chair (0,5 %), des bovins (1,1 %) et de l’homme (1,7 %) ainsi qu’avec les Campylobacter coli (12,3 % chez les poulets de chair, 19,5 % chez les porcs d’engraissement et 4,1 % chez l’homme).
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