La Haute Autorité de santé (HAS) vient de publier un rapport sur l'évolution des taux de césariennes à terme en France entre 2011 et 2014. Ce rapport montre, en particulier, une inversion de la tendance à la hausse, constatée avant 2011, des taux de césariennes à terme, programmées et non programmées, et de la part des césariennes entre 39 et 41 SA et programmées, entre 2011 et 2014.
Des données issues de 506 maternités
L'analyse de cette évolution des pratiques a été conduite à la suite du programme d'optimisation de la pertinence des césariennes programmées, lancé par le ministère de la Santé et la HAS en 2012. Celui-ci visait à réduire le taux de césarienne à terme et programmées, à limiter l'augmentation constante des césariennes à terme et non programmées et à augmenter la part des césariennes programmées réalisées à partir de 39 SA. Il avait également pour objectif d'induire une baisse plus marquée du taux de césariennes programmées à terme au sein de maternités engagées dans un programme d'accompagnement pour l'amélioration de leurs pratiques que dans les maternités non engagées dans ce programme.
Au total, les données collectées dans 506 maternités, situées en France métropolitaine et dans les départements d'outre-mer, ont été analysées sur la période 2011-2014. L'impact du programme d'accompagnement pour l'amélioration des pratiques engagées, entre janvier 2013 et la mi-novembre 2014, dans 162 maternités volontaires parmi les 506, a également été évalué. Les taux de césariennes à terme, de césariennes à terme et programmées, de césariennes à terme et non programmées ainsi que la part des césariennes entre 39 et 41 SA et programmées ont été étudiés.
Un programme d'optimisation aux objectifs atteints
Au vu des résultats, l'objectif premier du programme d'optimisation est atteint : inversion de la tendance à la hausse continue des césariennes programmées à terme, constatée depuis des dizaines d'années (de 7,4 % à moins de 7 %, soit - 0,5 point). Le taux de césariennes à terme (programmées ou non programmées) est également en baisse continue de 0,3 point (de 19,1 % à moins de 18,9 %) avec une légère hausse des césariennes à terme non programmées (+ 0,2 %). Les auteurs estiment que ces évolutions sont d'autant plus positives qu'elles « ont lieu dans un contexte d'accroissement des facteurs de risques comme le diabète, le diabète gestationnel, ainsi que l'accroissement de l'âge, de l'obésité et les comorbidités associées qui augmentent le recours à la césarienne ».
La HAS note également la persistance de disparités dans ces taux entre les maternités, en particulier un taux de césariennes à terme et programmées beaucoup plus élevé dans les maternités privées que dans les maternités publiques ainsi que dans celles de type 1 par rapport à celles de type 3. Enfin, l'inversion de tendance à la hausse des différents taux est plus marquée dans les maternités engagées dans le programme d'amélioration des pratiques que dans les maternités non engagées.
D'après la HAS, « la mise en place du programme concernant l'optimisation de la pertinence de la césarienne programmée et à terme a permis d'accentuer le changement de pratique concernant ce type de césarienne ». L'autorité sanitaire salue, par ailleurs, la forte mobilisation des maternités (32 %) à participer à la démarche d'amélioration de leurs pratiques qui « montre l'intérêt que les professionnels ont eu à réfléchir à cette pratique ».
En 2015, l'OMS avait déploré que les pays développés aient de plus en plus recours aux césariennes. En France, d'après des données de la Fédération hospitalière de France (FHF) publiées en septembre dernier, le taux de césariennes est plus important dans les cliniques et hôpitaux privés que dans les établissements publics.
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