Selon le « Bulletin hebdomadaire épidémiologique » (« BEH ») de ce mardi, les vagues de chaleur de juillet 2010, août 2011 et août 2012 n’ont eu qu’un « faible impact » sur la mortalité en France métropolitaine. En 2010, la température a été plus élevée de 1,9 °C par rapport à la normale (+ 4,1 °C en juillet 2006) et, en août 2011 et 2012, de 0,5 et 1,8 °C (+ 4,6 °C). Les vagues de chaleur étudiées ont été d’intensité modérée par rapport aux épisodes de canicule de 2003 et de 2006 qui ont entraîné une surmortalité estimée à respectivement 15 000 et 2 000 décès. Le plan canicule et ces 3 niveaux progressifs (veille saisonnière déclenchée automatiquement du 1er juin au 31 août de chaque année ; mise en garde et actions, mobilisation maximale) ont d’ailleurs été mis en place à la suite de l’épisode de 2003.
Dans l’étude du « BEH », l’analyse repose sur une méthode d’estimation rapide mise au point par l’Institut de veille sanitaire consistant à comparer la mortalité observée pendant un épisode de chaleur à la mortalité de référence sur la même période calculée sur plusieurs années précédentes.
Résultats encourageants
Au cours des 3 périodes estivales étudiées, 41 départements ont été concernés. En 2010, la vague de chaleur a touché 13 départements dont 8 dans lesquels a été observé un excès modéré de mortalité : 84 décès en excès. L’impact le plus fort a été observé dans les Alpes-Maritimes, avec 35 décès en excès (+ 29 % de la mortalité totale pour ce département) entre le 21 et le 26 juillet. L’impact a été également important à Paris et en Seine-Saint-Denis avec 32 et 17 décès en excès soit 11,6 % et 18,8 % de la mortalité totale. En 2011, un excès de mortalité est constaté dans 9 des 15 départements touchés par la vague de chaleur pour un total de 39 décès en excès. Le Rhône est le département qui enregistre le plus grand nombre de décès supplémentaires : 28 entre le 18 et le 27 août mais le Tarn-et-Garonne est le plus touché si l’on considère l’impact relatif (+ 29 %). En 2012 enfin, 45 décès de moins qu’attendu ont été constatés mais 10 des 26 départements concernés par la vague de chaleur ont affiché un excès de mortalité. Là encore l’impact le plus important est observé dans le département du Rhône avec 21 décès en excès entre le 19 et le 25 août, le Vaucluse présentant le pourcentage le plus élevé en termes d’impact relatif (+ 18 %).
« Ces résultats préliminaires sont encourageants quant à l’efficacité des mesures de prévention mises en place depuis 2003 », soulignent Aymeric Ung, Karine Laaidi et Mathilde Pascal même si, précisent-ils, les faibles impacts estimés peuvent en partie s’expliquer par l’intensité et la durée limitées des épisodes étudiés « qui ne peuvent être assimilés à de véritables canicules ».
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