À l’occasion de son 3e état des lieux* sur l’utilisation des contraceptifs oraux combinés (COC) depuis l’affaire des pilules 3e et 4e génération, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) confirme les tendances observées en février et en mars.
La plainte déposée le 14 décembre 2012 par Marion Larat, 25 ans, handicapée à 65 % à la suite d’un accident vasculaire cérébral lié, selon elle, à une pilule de 3e génération, suivie de l’annonce de plusieurs déremboursements (COC 3G et Diane 35) a provoqué une onde de choc durable sur l’ensemble des ventes globales de contraceptifs (hors préservatifs).
Chute de 26 % en 4 mois
Elles ont en effet diminué de 1,9 % (2,9 % si l’on tient compte de l’antiacnéique Diane 35). Les ventes des contraceptifs oraux combinés ont, elles, diminué de 2,7 % toutes générations confondues entre décembre 2012 et mars 2013.
Les femmes et les professionnels de santé se sont surtout détournés des pilules de 3e et 4e génération dont les ventes ont diminué de 26 % ces 4 derniers mois. Et le mouvement s’accélère : mars 2013 accuse une baisse de 37 % par rapport à mars 2012.
Toutes les tranches d’âge répercutent cette diminution, qui reste la plus importante (36 %) chez les 15-19 ans. Elle se situe aux alentours de 25 % pour les 20-49 ans.
Quant à Diane 35, c’est l’effondrement avec des ventes en baisse de - 75 % en mars 2013 par rapport à l’an passé. L’ANSM a décidé la suspension de son autorisation de mise sur le marché le 21 mai prochain.
Report vers les 1re et 2e génération
Depuis décembre 2012, les ventes des COC de 1re et 2e génération ont augmenté de 18 % par rapport à la même période l’an passé. C’est aussi en mars que la tendance se confirme, avec 22 % d’achat de plus qu’en mars 2012, tous âges confondus. Les 15-19 ans reste logiquement la tranche qui y a le plus recours (+ 32 %), suivies des 20-29 ans (18 %). Les pilules à faible teneur en œstrogènes (entre 15 et 20 µm d’éthinylestradiol ) tirent exclusivement cette croissance, puisque leurs ventes ont explosé (+ 75 %) entre décembre 2012 et mars 2013 comparé à la même période en 2012, alors que les autres dosages (de 30 à 5 µm) connaissent un effritement.
Selon l’ANSM, ces données confirment le report des ventes de 3e et 4e génération vers les COC de 1re et 2e génération qui représentent désormais 68 % des ventes. Les générations les plus récentes, utilisées par une femme sur deux avant les plaintes déposées en décembre, ne constituent plus que 32 % des ventes.
Intérêt croissant pour les autres contraceptifs
Les ventes d’estroprogestatifs non oraux (les anneaux vaginaux pour les deux tiers, et les patchs) ont diminué de 11 % en mars 2013 par rapport à mars 2012, quelles que soient les tranches d’âge.
En revanche, l’ANSM souligne l’amorce d’une augmentation des ventes des implants et des dispositifs intra-utérin (DIU) « médicament » (progestatif) et « dispositif médical ». Sur les 4 derniers mois, la hausse est de 25 % comparée à cette période en 2012. En mars 2013, les DIU sans progestatifs (un tiers de ce marché, qui attire surtout les femmes de plus de 30 ans) ont augmenté de 42 % par rapport à mars 2012.
* État des lieux réalisé à partir des données de la société Celtipharm, soit un panel de 3 004 officines représentatives de l’ensemble des officines françaises.
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