En 2019, les femmes de 65 ans pouvaient espérer vivre encore 11,5 ans sans incapacité et les hommes 10,4 ans, selon les dernières estimations de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES). L’espérance de vie sans incapacité des Français à 65 ans est ainsi supérieure à la moyenne européenne (plus cinq mois pour les hommes et plus un an et quatre mois pour les femmes).
« Étudier spécifiquement les espérances de vie sans incapacité à 65 ans permet de se concentrer sur les années vécues, dans la majeure partie des cas, après la vie active », explique la DREES. Cet indicateur a augmenté d’un an et six mois pour les femmes et d’un an et huit mois pour les hommes depuis 2008. Quant à l'espérance de vie à 65 ans sans incapacité sévère, elle atteint 18,5 ans pour les femmes et de 15,7 ans pour les hommes.
Le poids des incapacités avant 65 ans
« Entre 2008 et 2019, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans a crû plus vite que l’espérance de vie », constate la DREES. L'espérance de vie et l'espérance de vie sans incapacité sont des indicateurs importants en santé publique pour estimer l’état de santé d’une population. L’espérance de vie sans incapacité, aussi appelée espérance de vie en bonne santé, est le nombre d’années que peut espérer vivre un individu sans ressentir de gêne lors des activités de la vie quotidienne.
Quant à l'espérance de vie à la naissance, « elle correspond au nombre moyen d’années qu’une génération fictive peut espérer vivre en étant soumise, à chaque âge, aux conditions de mortalité d’une année donnée », précise la DREES.
Depuis 2008, le nombre d'années avec incapacités avant 65 ans a par ailleurs augmenté, avec une hausse plus importante chez les femmes. La DREES avance deux hypothèses pour expliquer cela : une espérance de vie plus élevée des personnes ayant des incapacités dès l’enfance ou bien l’apparition plus fréquente d’incapacités pour les personnes en âge de travailler. D'un autre côté, les Français déclarent moins d'incapacités après 65 ans par rapport à 2008. « Pour les femmes, ces dynamiques contraires conduisent à une stagnation des espérances de vie sans incapacité à la naissance », note la DREES.
Cet indicateur — qui prend en compte les incapacités présentes dès l’enfance ou survenant au cours de la vie active — reste en effet stable entre 2008 et 2019 pour les femmes, atteignant 64,6 ans (plus deux mois). Il a en revanche augmenté d'un an pour les hommes et est désormais de 63,7 ans. À la naissance, les femmes ont une espérance de vie sans incapacité sévère allant jusqu'à 77,9 ans et les hommes 73,7 ans.
Les Françaises en 2e position pour l'espérance de vie
Au sein de l’Union européenne des vingt-sept (UE-27), l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans était de 9,8 ans en 2018 pour les hommes et de 10 ans pour les femmes en 2018. « La France se situe à la première position dans l’UE-27 en termes d’espérance de vie à 65 ans, pour les hommes comme pour les femmes, mais elle se situe en septième position dans l’UE-27 pour les femmes et en huitième position pour les hommes en termes d’espérance de vie sans incapacité à 65 ans », souligne la DREES.
Concernant l'espérance de vie sans incapacité à la naissance, elle est supérieure de quatre mois à la moyenne européenne chez les femmes, mais inférieure de quatre mois chez les hommes, les moyennes européennes étant respectivement de 64,2 ans et de 63,7 ans. Ce qui vaut à la France de se situer en neuvième position dans l’UE-27 pour cet indicateur, aussi bien pour les femmes que les hommes.
En termes d'espérance de vie, Françaises et Français occupent des rangs bien différents dans l'UE-27, respectivement les deuxième et neuvième positions. En 2019, l'espérance de vie des Françaises est de 85,6 ans et celles des hommes de 79,7 ans.
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