Dans un rapport sur les enjeux sanitaires de la prostitution (format PDF) remis à la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) s’inquiète « tout particulièrement de la situation des jeunes mineurs qui se prostituent » et suggère le lancement d’une mission pour « apprécier l’ampleur et les caractéristiques du phénomène », « largement occulté ».
Le rapport salue le travail des associations en matière de prévention des risques mais note « une très importante diminution des crédits » qui leur sont alloués. Les interventions associatives « méritent d’être confortées et élargies pour s’adapter aux diverses formes de prostitution », préconise l’IGAS.
Ce d’autant que comme le souligne le rapport, il est de plus en plus difficile d’accéder aux publics prostitués, notamment en raison de la loi de 2003 qui a instauré le délit de racolage passif, poussant les prostituées à « se dissimuler ».
Le rapport insiste sur la nécessité de mieux connaître la prostitution « indoor », « qui se pratique à l’intérieur » (appartement, hôtel, bars, salons de massage) et qui recrute sa clientèle notamment via Internet. Le nombre total de prostitué(e)s est inconnu, les estimations allant de 20 000 et 40 000 (Office central pour la répression de la traite des êtres humains) à 400.000 (Syndicat des travailleurs du sexe).
Les seules données disponibles portent sur la prostitution de rue, qui concerne très largement « des femmes étrangères en situation irrégulière, vivant dans des conditions plus ou moins précaires ». Outre des risques inhérents à la prostitution (VIH/sida, hépatites, infections sexuellement transmissibles, ainsi que les violences), ces prostituées de rue sont touchées par « les pathologies de la précarité » : problèmes respiratoires, addictions, troubles psychiques, etc.
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