Si aucun impact sanitaire « notable » du froid n’a été observé durant l’hiver 2010-2011, les épisodes de neige/verglas ont toutefois été accompagnés d’une nette augmentation des traumatismes, essentiellement des chutes, indique une étude publiée dans le « Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire » (BEH).
L’étude, qui fait le point sur l’impact sanitaire des épisodes de froid, neige et verglas de l’hiver 2010-2011, a porté sur la période du 1er novembre au 31 mars dans quatre régions françaises, en Ile-de-France, Bourgogne, Franche-Comté et Rhône-Alpes. Elle s’est appuyée sur des données quotidiennes de températures, neige et verglas (Météo-France), sur plusieurs sources de données de surveillance syndromique (SurSaUD®, Enquête permanente sur les accidents de la vie courante Epac) et sur la mortalité INSEE. Une enquête a également été réalisée au service des urgences de Sens afin d’investiguer un pic d’activité lié au verglas.
Chutes évitables
Ainsi, certains épisodes de neige/verglas ont été associés à une augmentation de 30 % à 150 % des passages aux urgences pour traumatismes. « L’enquête téléphonique, réalisée pendant un épisode de verglas invisible à Sens, a montré qu’une partie des chutes était évitable », constatent les auteurs de l’étude (Karine Laaidi et coll.). Pour l’ensemble des trois hôpitaux franciliens et rhônalpin, on notait 2 fois plus de chutes chez les 15-24 ans en période de grand froid, 4,5 fois plus chez les 25-44 ans et les 65 ans et plus, et 6 fois plus chez les 45-64 ans. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer ces différences. L’augmentation est moindre chez les jeunes car ils sont moins vulnérables et chez les personnes très âgées car elles sortent moins en période de grand froid. Les actifs plus âgés (45-64 ans), ne réduisant pas leur activité, seraient plus accidentés car moins résistants que les actifs moins âgés (25-44 ans).
Déneiger les trottoirs
Pour les auteurs, « la surveillance des hivers à venir doit permettre de compléter ces premiers résultats afin de proposer des recommandations adéquates : il peut s’agir d’améliorer l’information de la population lorsqu’un tel événement est prévu, de diffuser les conseils de prévention de l’INPES, et de rappeler que le verglas ne concerne pas seulement la chaussée et les automobilistes mais aussi les trottoirs et les piétons ». Déneiger les trottoirs devant chez soi « pourrait être utile pour prévenir les chutes », conseillent-ils. Et les sorties matinales des personnes âgées « pourraient être réduites par des recommandations ciblées ».
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