Classiquement utilisé comme marqueur de l’obésité, l’indice de masse corporelle (IMC) qui se calcule en divisant le poids en kg par la taille en mètre, au carré, serait un bon indicateur de performance chez les athlètes de course à pied, coureurs de sprint (100 m, 200 m...) ou d’endurance (marathon). La vitesse maximale augmente avec l’IMC et le niveau, tout en restant centrée autour d’un optimum, spécifique de chaque distance.
3 852 athlètes du Top Mondial
Des auteurs français qui publient dans PLoS ONE* se sont intéressés aux paramètres anthropométriques des athlètes du Top 100 mondial selon 8 types d’épreuves : le 100 m, le 200 m, le 400 m, le 800 m, le 1 500 m, le 3 000 m, le 10 000 m et le marathon sur une période de 15 ans, entre 1996 et 2011. Ils cumulent ainsi un total de 12 800 performances et de 3 852 athlètes hommes dont les caractéristiques sont recensées sur le site www.tilastopaja.org et de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF).
Les résultats de cette vaste étude montrent que la vitesse maximale augmente en fonction du poids (r = 0,71) et de l’IMC (r = 0,71) mais est moins influencée par la taille (r = 0,39). Plus la distance augmente, plus les athlètes sont petits. À l’inverse, plus elle est courte, plus le poids augmente. Les athlètes sont ainsi d’autant plus grands que la course est moins longue. De plus, pour chaque distance, la performance est organisée autour de gradients morphologiques : « aussi petit et léger que possible » en endurance et « aussi grand et lourd que possible » en sprint.
La vitesse maximale augmente avec l’IMC
La distribution de l’IMC chez les athlètes est particulièrement intéressante :
Pour le 100 m, la majorité des athlètes présente un IMC autour de 23,5 kg/m2, pour le 200 m autour de 23 kg/m2, 21 kg/m2 pour le 800 m et le 3 000 m et de 19,5 kg/m2 pour le 10 000 m et le marathon. Il existe ainsi une augmentation continue de l’IMC entre les marathoniens (19,5 kg/m2 ± 1,29 kg/m2) et les coureurs de 100 m (23,3 kg/m2 ± 1,67 kg/m2). La vitesse maximale augmente donc avec l’IMC et le niveau, tout en restant centrée autour d’un optimum, spécifique de la distance.
Un gradient serré dans chaque discipline
En effet, il existe également un gradient à l’intérieur des disciplines : quand le niveau atteint 93-94 % des meilleures performances, l’IMC varie de 16,7 à 25,7 kg/m2 ; mais quand il atteint 98-99 %, l’IMC ne varie plus qu’entre 20,1 et 20,9 kg/m2. Ces réductions de variabilité de l’IMC avec l’augmentation du niveau de performance s’observent sur toutes les distances. En effet, plus le niveau de performance augmente et plus le spectre se rétrécit vers un intervalle optimal.
« Un précédent travail avait montré l’existence d’un continuum énergétique entre les différentes disciplines : les coureurs de 100 m puisent 93 % de leur énergie du métabolisme anaérobie et 7 % en aérobie et ce gradient s’inverse sur les longues distances, explique Adrien Sedeaud, chercheur à l’IRMES* et premier auteur de l’étude. Et notre travail montre aujourd’hui qu’il existe un gradient morphologique similaire à celui du métabolisme. »
L’énergie embarquée
Initialement utilisé comme outil d’étude de la corpulence, « l’IMC se révèle désormais comme un marqueur indirect de l’énergie embarquée, témoin de la concentration en ATP et de la masse musculaire pour les sprinteurs, ou des réserves en glycogène pour les marathoniens », confirme Adrien Sedeaud.
L’équipe travaille à présent sur les performances et les gradients féminins. Leurs résultats sont attendus avec intérêt puisque la répartition masse grasse / masse maigre n’est pas la même que pour la gent masculine.
BMI, a performance parameter for speed improvement
Sedeaud A. et coll. Plos One February 2014. DOI : 10.1371/journal.pone.0090183
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