« La campylobactériose reste la maladie zoonotique la plus fréquemment signalée chez l’homme, avec une augmentation constante des cas signalés au cours des cinq dernières années », selon le rapport annuel sur les zoonoses et les foyers épidémiques d’origine alimentaire dans l’Union européenne, réalisé conjointement par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).
Dans ce bilan 2011 des zoonoses transmises à l’homme via la consommation d’aliments contaminés ou par le contact avec des animaux infectés, les experts rapportent 220 209 cas humains confirmés d’infections à campylobacter, soit 2,2 % de plus qu’en 2010. L’aliment le plus fréquent dans lequel Campylobacter a été détecté a été la viande de poulet.
La hausse du nombre de cas d’infections à Escherichia coli productrice de vérocytotoxines (STEC/VTEC) chez l’homme observée depuis 2008, se poursuit. Quelque 9 485 cas ont été signalés, soit une augmentation de 159,4 % par rapport à 2010, principalement du fait au foyer épidémique survenu durant l’été 2011 en France et en Allemagne lié à la souche rare O104:H4 retrouvée dans des graines germées. Les souches VTEC sont responsables de diarrhées sanglantes et du syndrome hémolytique et urémique (SHU), une complication grave qui peut être fatale.
Baisse des salmonelloses
« La bonne nouvelle c’est que l’évolution positive observée en matière de réduction des cas de Salmonella chez l’homme et les volailles se poursuit », souligne Pia Makela, chef de l’unité « Surveillance biologique » à l’EFSA. Avec un total de 95 548 en 2011, le nombre de cas humains d’infection à salmonelles est en diminution pour la septième année consécutive mais les salmonelloses restent « la deuxième maladie zoonotique la plus fréquemment signalée chez l’homme ». La baisse des salmonelloses est due, selon le rapport, aux programmes de contrôle mis en place par les États membres de l’UE et la Commission européenne qui ont conduit au déclin des infections à Salmonella dans les populations de volailles, en particulier chez les poules pondeuses (et donc dans les œufs) et les poulets. La bactérie a été identifiée, le plus souvent, dans la viande fraîche de poulet, ainsi que dans la viande hachée de poulet et les préparations à base de viande de poulet.
5 648 foyers épidémiques
Selon le rapport, 5 648 foyers épidémiques d’origine alimentaire ont été recensés dans l’UE en 2011. Ces foyers ont affecté 69 553 personnes et causé 93 décès. « Bien que Campylobacter soit la cause la plus souvent signalée des maladies zoonotiques en général, elle est moins souvent signalée en tant que source de foyers épidémiques d’origine alimentaire », soulignent les experts. Salmonella reste la bactérie la plus fréquemment signalée lors d’un foyer épidémique (26,6 % de tous les foyers épidémiques), suivie par les toxines bactériennes (12,9 %) et Campylobacter (10,6 %). Les sources alimentaires les plus courantes à l’origine de ces foyers épidémiques sont les œufs et les produits à base d’œufs, les aliments mélangés, le poisson et les produits à base de poisson.
« Nous devons rester vigilants et continuer à renforcer notre collaboration avec tous les partenaires importants impliqués dans la prévention et le contrôle des maladies zoonotiques. Bien que les résultats du rapport montrent une diminution constante des cas d’infection à Salmonella chez l’homme, les cas d’infection à Campylobacter et à VTEC continuent à augmenter. Nous ne pouvons pas baisser la garde », a conclu Johan Giesecke, directeur scientifique à l’ECDC. Le rapport fait le bilan de 10 maladies zoonotiques, comprenant la listériose, l’échinococcose, la yersiniose, la brucellose, la tuberculose due à Mycobacterium bovis, la trichinellose et la rage.
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