Benjamin Rosoor* est spécialiste en « e-reputation ». Son agence Web Report a accompagné le CHU de Bordeaux pour élaborer son guide de bonnes pratiques. « Les comportements ne sont pas nouveaux, note-t-il. Avant, certains professionnels parlaient dans les dîners en ville. Ce qui change avec Internet, c’est que tout le monde le voit ».
La plupart des professionnels ne pensent pas à mal, tels ces radiologues qui diffusent des clichés, ou ces infirmières qui conseillent un second avis sur Doctissimo. Certains messages dévient tout de même. « Enfin mon chef se barre, bon courage les copines de la clinique d’à côté », se félicite une infirmière. Une autre a mis en ligne une vidéo d’elle-même, un brin olé olé. Et cette élève infirmière, très directe, sur Facebook : « Dans mon service, c’est tous des cons ».
Des salariés du privé ont été débarqués pour moins que cela. Quelles sont les limites à ne pas franchir ? « La Cour de cassation a tranché, relate Benjamin Rosoor. Un message ne peut être considéré comme diffamatoire ou injurieux par un tribunal que si la page Facebook est fermée et limitée aux amis ».
Le secret professionnel reste la règle. Et il s’applique à tous, non soignants compris. En Suisse, une cuisinière originaire des Philippines, employée d’une maison retraite, a été licenciée après avoir publié sur Facebook des photos d’elle déguisée en infirmière posant à côté d’un cadavre alité. Pour sa défense, elle a expliqué avoir voulu montrer comment on vit et on meurt en Suisse.
« Prévenir les nouveaux arrivants dans une structure de soins qu’on les surveille suffit souvent à éteindre le feu », conclut Benjamin Rosoor.
* Auteur de « Agir sur l’e-reputation de l’entreprise », mai 2012, Broché.
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