L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) vient de publier de nouvelles directives thérapeutiques pour la prise en charge de la malnutrition aiguë sévère qui touche 20 millions d’enfants de moins de cinq ans dans le monde, principalement en Afrique et en Asie. L’affection est responsable de plus d’un tiers des 8 millions de décès annuels dans cette population.
La malnutrition aiguë sévère se caractérise par une très importante perte de poids, une émaciation sévère s’accompagnant ou non d’un œdème. La circonférence du bras est inférieure à 115 mm ou un rapport poids/taille fortement réduit, sont des éléments du diagnostic. La prise en charge doit être rapide.
Les nouvelles directives remplacent les précédentes publiées en 1999, dans lesquelles l’OMS recommandait l’hospitalisation de tous les enfants souffrant de malnutrition sévère. Les directives actualisées tiennent compte de l’évolution des technologies (aliments énergétiques spéciaux qui remplacent les préparations lactées enrichies) qui permettent désormais une prise en charge à domicile pour ceux qui ne présentent pas de complications.
Antibiotiques à titre préventif
« C’est généralement mieux pour les enfants et pour leur famille si les enfants sont soignés en ambulatoire », explique le Dr Elizabeth Mason, directeur du département Santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent (OMS). C’est souvent plus facile pour les familles qui doivent continuer à s’occuper d’autres enfants et cela permet aux enfants malnutris et vulnérables de rester chez eux sans être exposés au risque d’infection nosocomiale. »
L’administration d’antibiotiques à titre préventif est recommandée, car le système immunitaire d’un enfant gravement malnutri ne lui permet pas de lutter contre les infections et en cas d’infection, les tests sont souvent négatifs.
Un antibiotique à large spectre comme l’amoxicilline permet à l’organisme de l’enfant de résister aux infections courantes telles que la pneumonie et les infections urinaires souvent mortelles chez l’enfant dénutri. L’OMS précise que l’antibiothérapie ne concerne que les enfants atteints de malnutrition aiguë sévère, et pas les enfants dénutris, « l’utilisation généralisée d’antibiotiques chez les enfants qui n’en ont pas besoin augmenterait le risque de résistance des agents infectieux aux antibiotiques ».
Dépistage systématique du VIH
Contrairement aux anciennes recommandations, le dépistage du VIH doit être systématique dans les pays où le virus est répandu et un traitement antirétroviral doit être institué en cas de séropositivité. Dans une étude réalisée en Afrique du sud chez des enfants hospitalisés pour une malnutrition aiguë sévère, la prévalence du VIH était de 39 % avec un risque de décès plus important chez les enfants VIH +.
L’OMS recommande enfin que tous les enfants de moins de six mois soient exclusivement nourris au sein, en particulier chez les bébés gravement malnutris. En cas d’impossibilité de la mère, le recours au lait d’une autre femme (parente, voisine, nourrice ou banque de lait) est préconisé. Une préparation pour nourrisson n’est indiquée que si les deux premières solutions n’ont pu être mises en œuvre.
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