« Plus jamais ça ! » Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a exhorté les nations du monde à s'unir pour lutter contre les pandémies, dans son discours d'ouverture de l'Assemblée mondiale de la santé (AMS). L'organe décisionnel suprême de l'OMS qui rassemble ses 194 membres, se réunit pendant trois jours, du 29 novembre au 1er décembre, avec l'objectif d'améliorer la préparation et la riposte à une prochaine crise, alors que le variant Omicron affole la planète. « L'émergence d'Omicron est un autre rappel que le Covid n'en a pas fini avec nous », a souligné Tedros.
Au menu des discussions : la création d'un instrument international contraignant, tel que déjà présenté fin mars dans une tribune signée par les dirigeants de pays répartis sur les cinq continents, dont le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre britannique Boris Johnson, ou encore les présidents sud-africain Cyril Ramaphosa, indonésien Joko Widodo et chilien Sebastián Pinera. Les membres de l'OMS ont jusqu'à mercredi pour valider officiellement le mandat de négociation. Un rapport intermédiaire est attendu pour mai 2023, et le résultat final sera présenté lors de l'Assemblée mondiale de la santé de… mai 2024.
Traité contraignant
« Il y a un consensus général pour reconnaître que plusieurs aspects clés de la préparation et de la riposte aux pandémies ne peuvent être réglés seulement à travers le Règlement sanitaire international de 2005 », lit-on dans les documents de travail de l'AMS.
« Au fond, la pandémie est une crise de solidarité et de partage », a encore relevé Tedros, qui, dénonçant l'absence de partage des vaccins, réclame un renforcement de l'OMS face aux États. « Les mesures visant à améliorer la prévention et la réponse aux pandémies devraient être définies dans un traité contraignant », a enchéri la chancelière allemande Angela Merkel.
La nature même d'un traité contraignant a déjà fait l'objet de multiples négociations. Les États-Unis, par exemple, qui souhaitaient un processus plus rapide qu'un traité, ont ainsi dû se rallier à la position commune.
Organe de pilotage représentant pays développés et en développement
Le chemin reste encore long avant qu'un traité ou un autre instrument international sur les pandémies puisse voir le jour. Le projet d'accord qui doit être signé ces prochains jours prévoit dans un premier temps la création d'un organe intergouvernemental ouvert à tous les États membres et aux membres associés en vue de rédiger et négocier « une convention, un accord ou un autre instrument international de l'OMS sur la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies ».
Cet organe de négociation devra se réunir pour la première fois au plus tard le 1er mars prochain afin d'élire deux coprésidents, en respectant un équilibre entre pays développés et pays en développement, et quatre vice-présidents, chacun représentant une des six régions de l'OMS.
Il devra ensuite soumettre un avant-projet à sa deuxième réunion, au plus tard le 1er août 2022, puis un rapport d'étape en 2023, et ses conclusions finales en 2024.
Le projet de texte sur lequel les pays sont tombés d'accord appelle à « renforcer l'architecture sanitaire mondiale » et souligne la nécessité de développer « la conception et la distribution de contre-mesures médicales telles que vaccins, traitements et produits de diagnostic, l'accès sans entrave, rapide et équitable à ces contre-mesures ». Et d'ériger des notions comme l'équité, l'approche One Health, la lutte contre les informations fausses ou trompeuses, comme des principes devant guider ce travail de refondation.
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